Il ouvre une brèche surprenante dans un monde de l'humour plébiscité mais saturé et on ne l'avait pas vu venir. Alors oui, c'est un peu (totalement) barré mais vous assistez en réalité à la partition composée avec méticulosité d'un artiste bourré de talent, humble, généreux et anormalement hilarant. Pourquoi « anormalement » ? Et pourquoi pas ?

Elle s'appelle Marie Bô et son histoire est un peu résumée dans son nom : un prénom de femme mais un nom accordé au masculin. Son spectacle, elle le présente porteur d'un message mais il est avant tout porté par cet être candide et fort, au coeur très beau.

Un masque peint de toutes les couleurs, un géant aux longs bras dans la brume, un homme qui veut s'envoler, des corps qui courent, des corps qui sautent. Et la sensation d'être aux portes d'un voyage... C'est ainsi qu'Étienne Saglio vous entraîne vers les métamorphoses.

Comment une création devient créature et l'emporte sur son créateur ? Quelle existence est la plus importante : celle de l'auteur ou celle du personnage vénéré, celle d'Arthur Conan Doyle ou de Sherlock Holmes ? C'est ce rapport presque maudit que questionne avec fantaisie la pièce d'Ophélie Raymond.

1939. Walter Elias Disney reçoit un oscar d'honneur pour Blanche-Neige et les Sept Nains, que l'Académie reconnaît comme « une innovation cinématographique significative qui a inauguré un nouveau terr...

Sol, mi, sol, ré... Vous n'y comprenez pas grand chose ? Et pourtant, savez-vous que vous êtes capable d'écrire une chanson ? Julien Joubert en est persuadé et vous accompagne pas à pas dans cette création à travers un spectacle exalté et bouillonnant, comme son interprète.

Ça s'agite au 24 rue Richard Lenoir ! Un lieu inédit s'y est fraichement implanté, un concept espagnol où le chaland curieux vient rire, pleurer, boire et manger... C'est le Théâtre à la Minute, « théâtre tapas » gourmand et généreux : une expérience qui se goûte plus qu'elle ne se raconte !

"La curiosité est un vilain défaut" claironne-t-on depuis la nuit des temps. "Que nenni" répond Marine Baousson et toute l'équipe de son joyeux spectacle à découvrir, très jeune ou très... moins jeune, au Théâtre Michel !

Déjà 5 minutes que le spectacle a commencé et on se dit qu'elle est belle, Fatima. La beauté noble des choses invisibles qui font la vie, elle nous la racontera ensuite avec les mots de Fanny. C'est d'ailleurs l'intention du spectacle : "Aller vers la beauté". Mais avant d'en parler, elle l'incarne. Et nous sommes happés, enveloppés, par ce qu'elle est, ce qu'elle dit, qui dépasse rapidement la vie de deux frangines. C'est bien plus profond, si on sait le voir.

"Être ou disparaître" ? Trois mots discrètement inscrits au bas de l'affiche de cette adaptation habile du roman de H. G. Wells, célèbre auteur de la Guerre des Mondes, trois simples mots qui, si on les lit bien, sont des portes ouvertes sur des questionnements plus larges. Au Lucernaire, Ned Grujic et ses compagnons nous proposent un conte qui initie à l'art de regarder et comprendre un homme qu'on ne peut pas (ou veut pas) voir.

Peu de pièces de théâtre peuvent déranger votre position de spectateurs : "À quoi m'engage cette place et qu'y a t'il derrière cette prétendue passivité ? Quels sont mon rôle, ma responsabilité ?" Le récit vrai de Viktor Kyrylov, l'histoire d'un soudain exil, patriotique et existentiel, pourrait vous y amener. Et c'est bouleversant.

C'est la fête des morts mais - soyez rassurés - c'est très gay ! Christophe Honoré convoque le panthéon de ses idoles de jeunesse, homos créateurs vénérés, maintenant inaccessibles aux vivants comme les Olympiens. C'est la mise en scène monumentale d'un fantasme - d'un délire ? - d'artiste et l'exploration des méandres d'une époque, mais pas que... Honoré nous honore d'un éclair saisissant d'humanité !

La pièce devrait porter le nom du théâtre dans lequel elle se joue - mais écrit en lettres capitales - car elle a tout d'une grande ŒUVRE. C'est la rencontre éclatante et féconde de trois artistes : un auteur monstre, un metteur en scène brillant et un jeune interprète qui tend au prodige. Et cette rencontre est immanquable.

Le Bourgeois Gentilhomme, c'est la pièce monstre, le Molière de la démesure ! Financée par le roi - budget sans limite - c'est une folie de Molière et Lully, moult et moult danseurs sur scène, un théâtre de bois créé pour l'occasion à Chambord et une perruque de Monsieur Jourdain de 200kg, paraît-il ! Cette nouvelle version par le Théâtre les Pieds Nus n'est pas financée par le roi mais a les mêmes ambitions d'extravagance et célèbre joyeusement son ancêtre !