Molière n'était pas encore né quand Lope de Vega écrivait "La Foire de Madrid"; on ne dira jamais assez l'influence de ce dernier sur son oeuvre. Ronan Rivière rend hommage au Siècle d'Or espagnol et incarne merveilleusement ce lieu exquis qu'était la foire madrilène 9 jours par an : un îlot marchand où le peuple faisait sa loi autant que les prêtres et le roi. L'amour y est une expédition, les femmes sont des dragons à épouser pour leur trésor. On ne convole pas, on courtise. Les épouses vertueuses sont un abîme pour le cœur, l'outrage prend une valeur inestimable.
On arpente la fête avec des comédiens arrosés par la grâce, on se fond dans le décor labyrinthique sophistiqué. Leur passion recèle un flux divin, le public est suspendu à leurs lèvres. Je sais, c'est complicada de l'avouer : Molière avait un maître, il s'appelait Lope de Vega.

Habitués des excellents spectacles proposés par Le Lucernaire, nous avons été déçus par cette pièce où nous nous sommes un peu ennuyés, spectacle qui frise un peu l'amateurisme.

Excellente mise en scène. Excellents acteurs.
L'intrigue reste néanmoins sans grand intérêt. On est loin de Molière ou de Goldoni. Un bon moment quand même grâce aux comédiens.

Une bonne tragi-comédie enlevée, en costumes, qui voit trois madrilènes de diverses fortunes courir le jupon lors de cette foire de Madrid, et où le moins coureur qui plus est sans le sou, y rentre l'amour. Las la belle est mariée, à un mari très jaloux mais qui n'en a pas moins une maitresse ! S'ensuit de classiques quiproquos et de confidences de l'amoureux à un nouvel ami qui n'est autre que le mari, qui s'enchainent avec allégresse et à un rythme soutenu pour le plus grand plaisir du spectateur. Un bon moment !

L'histoire n'est pas très originale, moins riche que les pièces de Molière. Heureusement les comédiens sont très bons.