Il aura suffi d'un coup de fil pour qu'à l'instar de Laurel et Hardy (Polnareff est passé de crevette à tourteau en quelques décennies et Cloclo est resté mince mais... éteint) ces deux ennemis jurés deviennent inséparables.
Tombés comme par enchantement dans un
« Secret story » où la Voix ( au téléphone) ordonne le confinement - une petite scène - et un public lambda - qui n'appartient à priori ni à l'un ni à l'autre - ils ont pour mission de sortir un tube (à deux). Mais ... n'est pas Simon & Garfunkel qui veut. À chacun son ego, à chacun son rythme. Les punchlines fusent.
L'un est énergique , l'autre nonchalant. L'un est popu, l'autre pop. L'un se la joue proche du peuple, l'autre a vite mis les voiles. Le public compte les points et se tient les côtes à force de rire... sauf peut-être la victime désignée dans la salle qui devra donner, non sans fébrilité, les mots inspirants pour composer le hit. Muées en hyènes rieuses, les deux clones manient l'art de la maïeutique avec un fiel, une ironie, un mordant qui forcent l'admiration. Avec les mots recueillis, ils sortent le Graal musical sous les ovations d'un public archi-conquis par cette séquence immersive.
Dans cette proposition artistique très originale servie par deux vrais fans des idoles qu'ils incarnent - Bravo aux talentueux Luc Rodier et Loris Verrecchia - une question subsiste : pourquoi avoir programmé un spectacle aussi électrisant au Théâtre du Marais ... rue Volta ?