Zoom par Philippe Escalier
Candide ou l’optimisme de Voltaire
Théâtre de Poche
Adapté et mis en scène par Didier Long, le conte philosophique de François-Marie Arouet, qui compte parmi les plus grands succès littéraires francophones, se révèle être l'un des spectacles le plus enrichissants et les plus euphorisants de ce début d'année.
D'une pierre deux coups. En procédant à une critique en règle de la société de son temps, pas si éloignée de la nôtre du reste, Voltaire se livre, délice suprême, à une critique d'un confrère, le philosophe Leibnitz. Sans craindre de caricaturer joyeusement la pensée du penseur allemand qui relativisait le mal en affirmant que l'homme vit, malgré tout, dans le meilleur des mondes possible, l'auteur de "Zadig" entreprend de démolir cette vision trop fataliste à ses yeux. Guerres, maladies, crimes, tremblements de terre, esclavage, sans oublier l'omniprésent fanatisme religieux auquel l'auteur était si sensible et viscéralement opposé, tout y passe et sur tous les continents pour combattre cet excès d'optimisme mal placé. En parfait communicant, Voltaire sait que l'humour est à la fois une arme et un bouclier, et que le divertissement reste l'un des chemins les plus praticables pour qui veut convaincre.
De fait, "Candide" est un moment délicieux de règlements de comptes, qui préfère répandre la joie et les rires plutôt que le sang. Ne restait plus alors, ce qui est loin d'être une sinécure, qu'à donner vie à cette épopée virevoltante qui ferait passer pour soporifique une ébouriffante série américaine !
La réussite de "Candide ou l'optimisme de Voltaire" réside dans l'art et l'imagination de Didier Long, capable de figurer les actions les plus mouvementées ou les éléments les plus déchainés par une foule de détails rendant l'ensemble passionnément vivant. Il fallait ensuite pouvoir incarner une foule de personnages avec trois acteurs seulement. Le trio de comédiens virtuoses composé de l'excellent Charles Templon qui se consacre avec brio au rôle-titre, Cassandre Vittu de Kerraoul aussi magnifique et vraie en jeune dulcinée qu'en vieille femme et Sylvain Katan, tellement subtil, capable, lui aussi, de changer de personnage avec une facilité et une vérité déconcertantes, y parvient sans difficulté aucune. Ces trois-là pourraient vous faire aimer un texte d'une platitude désolante, autant dire que dans Voltaire, mis en scène par Didier Long, ils sont tous simplement incroyables !
Voltaire, figure emblématique des Lumières, pour lequel notre dette reste immense, en particulier en ces temps d'intolérance généralisée, termine son « Candide » par la devise « Cultive ton jardin ». La célèbre formule, sous son apparente simplicité, révèle tout ce que l'homme doit aspirer à faire et à être. Modestement, nous n'hésitons pas à la compléter : « Cultive ton jardin...sans oublier d'aller au théâtre ! ».
De fait, "Candide" est un moment délicieux de règlements de comptes, qui préfère répandre la joie et les rires plutôt que le sang. Ne restait plus alors, ce qui est loin d'être une sinécure, qu'à donner vie à cette épopée virevoltante qui ferait passer pour soporifique une ébouriffante série américaine !
La réussite de "Candide ou l'optimisme de Voltaire" réside dans l'art et l'imagination de Didier Long, capable de figurer les actions les plus mouvementées ou les éléments les plus déchainés par une foule de détails rendant l'ensemble passionnément vivant. Il fallait ensuite pouvoir incarner une foule de personnages avec trois acteurs seulement. Le trio de comédiens virtuoses composé de l'excellent Charles Templon qui se consacre avec brio au rôle-titre, Cassandre Vittu de Kerraoul aussi magnifique et vraie en jeune dulcinée qu'en vieille femme et Sylvain Katan, tellement subtil, capable, lui aussi, de changer de personnage avec une facilité et une vérité déconcertantes, y parvient sans difficulté aucune. Ces trois-là pourraient vous faire aimer un texte d'une platitude désolante, autant dire que dans Voltaire, mis en scène par Didier Long, ils sont tous simplement incroyables !
Voltaire, figure emblématique des Lumières, pour lequel notre dette reste immense, en particulier en ces temps d'intolérance généralisée, termine son « Candide » par la devise « Cultive ton jardin ». La célèbre formule, sous son apparente simplicité, révèle tout ce que l'homme doit aspirer à faire et à être. Modestement, nous n'hésitons pas à la compléter : « Cultive ton jardin...sans oublier d'aller au théâtre ! ».
Paru le 31/01/2025






![]() ![]() ![]() ![]() ![]() (10 notes) THÉÂTRE DU POCHE-MONTPARNASSE Jusqu'au dimanche 30 mars
THÉÂTRE CONTEMPORAIN. "Cultivons notre jardin", dit Candide à la fin de sa longue épopée. Accompagné par son précepteur Pangloss et par sa fiancée Cunégonde, le jeune homme met son innocence à l’épreuve du monde. A travers ce Conte initiatique Voltaire fustige avec humour et insolence les redresseurs de torts, les cons...
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