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Yvan Attal dans “Race”
© Bruno Perroud
Interview par Jeanne Hoffstetter
Yvan Attal
de retour sur scène au théâtre Antoine

David Mamet, Florian Zeller et aujourd'hui « Vidéo club » de Sébastien Thiery. Trois auteurs d'aujourd'hui, trois pièces triées sur le volet en dix ans et des critiques élogieuses. Une présence rare qu'il justifie de la manière la plus simple qui soit.
Pour quelles raisons vous voit-on si peu au théâtre et quel est votre rapport avec lui ?
J'ai envie de jouer des choses qui me plaisent vraiment et les propositions que j'ai eues ne m'ont jamais totalement séduit. Pourtant, parfois je me suis presque laissé avoir par mon envie de remonter sur scène, mais je me suis vite rendu compte que ce n'était ni le bon moment ni le bon projet. J'ai débuté au théâtre juste après le cours Florent dans une très belle pièce où j'avais un rôle extraordinaire qui a fait que j'ai été remarqué et que le cinéma m'a happé tout de suite. Il m'a fallu des années pour revenir sur scène. Quant à mon rapport au théâtre, il est très simple : je l'aime. C'est un pur plaisir d'acteur, c'est un long plan séquence en fait, le rideau se lève et pendant une heure et demi personne ne vous dit « coupez », que l'on démarre bien ou mal, on est obligé d'aller jusqu'au bout. Et puis, il y a ce contact direct avec le public qui est une chose extraordinaire.

Sans dévoiler l'histoire, «Vidéo club» met en scène un couple filmé à son insu dans sa cuisine par une web cam. Parlez-nous de cette pièce qui vous permet en outre de retrouver Noémie Lvovsky.
Cette caméra-espion fait prendre conscience à Jean-Marc qu'au bout de vingt-cinq ans de vie commune, il ne connait pas vraiment sa femme. Et au fond, est-ce que ce n'est pas mieux comme ça? La pièce se joue sur le ton de la comédie, elle est très drôle mais plus ça va, plus les choses se tendent et racontent autre chose. Si elle traite du couple, par extrapolation, elle parle aussi de la fascination qu'on a pour les images, pour ce qu'elles nous renvoient et dont on est devenus totalement esclaves. Ce que j'aime dans l'écriture de Sébastien, c'est qu'il part toujours d'une chose un peu absurde ou légère pour arriver à du très concret. J'avais envie de travailler avec lui et après Mamet et Zeller de me confronter à une comédie, bien que celle-ci ne le soit pas de A jusqu'à Z, elle est drôle et c'est un genre nouveau pour moi au théâtre.
Je suis aussi très heureux de retrouver Noémie plus de vingt ans après l'avoir dirigée dans mon premier film "Ma femme est une actrice".

Acteur, scénariste, réalisateur... De l'image à la scène le théâtre exige-t-il de vous un investissement personnel plus important et en quoi diffère-t-il?
D'abord le temps passé à apprendre le texte, ce que j'étais en train de faire avant de vous parler. J'aime aborder les répétitions le texte su. Je déteste le travail préliminaire comme les lectures ou répétitions texte à la main. Le seul moment de vérité pour moi est celui où l'on joue. Au cinéma, les scènes sont plus courtes. On n'a pas besoin d'apprendre son texte longtemps à l'avance, on joue et c'est terminé. Au théâtre, on a le temps d'éprouver quelque chose, de se rendre compte de la richesse d'un texte ou de ses limites, de sa capacité ou non à se réinventer. C'est une réflexion permanente sur le jeu, un pur plaisir qui exige aussi un investissement total, mais très différent.
Paru le 14/09/2023

(65 notes)
VIDÉO CLUB
THÉÂTRE ANTOINE
Du jeudi 14 septembre 2023 au samedi 6 janvier 2024

COMÉDIE. Justine et Jean-Marc, mariés depuis vingt-cinq ans, découvrent qu’une mystérieuse web cam les filme en direct dans leur cuisine. Qui a installé cette caméra et dans quel but ? Depuis quand sont-ils filmés à leur insu ? Tous les jours, ils reçoivent une nouvelle vidéo par mail. Des images qui les c...

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