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Interview par Philippe Escalier
Warren Zavatta

Dans « Sortie de piste » au Lucernaire, Warren Zavatta présente pour la seconde fois un spectacle autobiographique. Après avoir rencontré le succès puis vécu une véritable descente aux enfers, il nous invite à partager ce qu'il a traversé. Il le fait à sa façon, avec humour et tendresse devant un public heureux de rencontrer un artiste pétri de force et d'humanité.
Comment avez-vous travaillé ce spectacle qui est si bien écrit ?
J'ai commencé à réfléchir avant d'être diagnostiqué bipolaire, à une période où je dormais très peu (4 heures par nuit). C'était tellement compliqué pour moi que je me demandais même si j'allais remonter sur scène. Et puis j'ai décidé d'écrire sur cette débandade, d'aborder les sujets « légers » que sont la dépendance, la dépression, la prison! J'ai l'habitude de prendre des notes sur plein de choses que je garde dans un classeur et que j'utilise ensuite pour écrire ce qui devient comme un livre, mon livre. Anne Bourgeois est intervenue après que j'ai travaillé l'écriture : elle m'a donné de précieux conseils, notamment sur la fin du spectacle. Je l'ai écoutée car j'ai confiance en elle, j'aime sa façon très douce d'intervenir et je sais qu'elle est au service du spectacle et du comédien.

Ce qui nous sidère c'est que vous abordez ces sujets là sans jamais cesser de nous faire rire !
Si j'essaye de ne rien cacher, je ne veux pas non plus tomber dans le pathos. J'aime rire de tout et la dérision fait partie de mon ADN ! Une dérision que, bien sûr, j'applique à moi-même. C'est probablement ce qui rend l'ensemble aussi léger.

Le cirque est toujours présent dans votre vie. On peut dire que c'est un rapport amour-haine ?
Je suis marqué au fer rouge, je connais ce monde depuis que je suis tout petit, j'ai une formation circassienne, je n'ai pas envie de m'en débarrasser, c'est plutôt un atout. Mais je connais l'envers du décor. En tous cas, dans ce spectacle là, il en est beaucoup moins question.

Il y a des moments très forts dans le spectacle, je pense notamment aux passages où vous parlez de vos filles et là, dans la salle, c'est silence complet !
Je me suis battu pour en avoir la garde. Je les ai élevées comme une maman, quand elles étaient petites : à l'époque j'étais meneur de revue au Paradis Latin et je disposais de mes journées pour elles.

Loin du papa gâteau que vous êtes, en 2022, vous avez interprété un serial killer dans « Le Voyageur », téléfilm pour France 2 !
Je suis grand, crâne rasé, une grosse voix, on me propose souvent des rôles de méchant que j'aime jouer s'il y a un peu de texte. C'était le cas, c'était bien écrit, j'ai bien aimé l'équipe. Nous avons été sélectionnés pour le Festival du Film Policier de Cognac et j'ai apprécié de pouvoir refaire un peu d'image.

A propos d'image, quels sont vos rapports avec Dany Boon aujourd'hui ?
J'ai eu de très bons rapports avec lui. Il s'est un peu lassé de mes frasques et je le comprends. À l'époque je n'étais pas fiable. On ne s'est pas revus depuis deux ans, mais il faut savoir que Dany travaille tout le temps, donc si vous voulez le voir, il faut travailler avec lui !

Revenons au spectacle pour finir: qu'est ce qui vous touche le plus dans les réactions du public ?
C'est quand les gens me disent qu'ils sont rentrés dans l'histoire en passant du rire aux larmes ou qu'ils m'avouent avoir eu des cassures et des tranches de vie comme les miennes. Je vois aussi que ce spectacle peut aider les autres en montrant que l'on peut s'en sortir et c'est une chose qui me rend heureux
Paru le 26/04/2023

(33 notes)
WARREN ZAVATTA - Sortie de piste
THÉÂTRE DU LUCERNAIRE
Du vendredi 6 janvier au samedi 3 juin 2023

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