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D.R.
Zoom par Jeanne Hoffstetter
Chers parents
au théâtre de Paris

La première pièce d'Emmanuel et Armelle Patron, un frère et une sœur, lui comédien et tous deux scénaristes habitués des séries télévisées, est une d'histoire de famille, de rêves, de politique et d'argent... Mystère, inquiétude, supputations ouvrent le bal... Et dans la salle, réactions et bonheur se portent large !
Écrire pour le théâtre vous trottait dans la tête « Mais il fallait que ça vienne et trouver le bon sujet ». Aujourd'hui, le public rit et vous applaudit, qu'éprouvez-vous ?
Ma sœur et moi sommes touchés et très émus. On ne pensait pas que les gens allaient rire à ce point car c'est une comédie assez acerbe. On avait eu de très bons retours à la lecture au théâtre de Paris où Stéphane Hillel et Richard Caillat ont dit « Banco ». Et, bien que les théâtres et les acteurs se soient retrouvés à genoux après les problèmes liés au Covid, nous avons pu monter la pièce ! On est heureux d'avoir la chance de se remettre à vivre, de partager tous ensemble des émotions.

Vous appartenez à une famille très unie, est-ce là une des sources de votre inspiration ?
Oui, mais en partie seulement! Nos parents étaient assez politisés, et ce qui nous intéressait c'était de parler d'une génération, d'une certaine gauche, de l'arrivée de Mitterrand en 81, de ce qu'elle représentait pour tout le monde. Et de nos idéaux...

Une satire politico-sociale ?
Pas du tout. Ce qui nous intéresse toujours c'est l'impermanence des sentiments, et la part d'ombre qu'il y a en chacun de nous. Comment, tout ce qu'on pensait tranquille et acquis, en fin de compte ne l'est jamais. On voulait aussi montrer, sans donner de leçons, comment l'arrivée subite d'une grosse somme d'argent peut tout détruire, même dans une famille très unie et aimante.

Vous rêviez de jouer au théâtre « les méchants qui n'en n'ont pas l'air ». Est-ce le cas de Pierre, votre personnage ?
C'est exactement ça. C'est le frère aîné qui a tout réussi et qui va mettre les pieds dans le plat, poser les mauvaises questions, pousser les parents dans leurs retranchements parce qu'il en a ras le bol du discours bien-pensant, de la bonne conscience. Il pousse jusqu'à ce que ça explose. Il est compliqué ce personnage. Avec son côté serpent à sonnette qui va se faire complètement dépasser par la bombe à retardement qu'il a allumée, il est un peu pathétique, au fond. Mais ce n'est pas un drame, c'est une comédie !

Vous écrivez toujours avec votre sœur...
Oui, le fait d'écrire ensemble est confortable et efficace. On se renvoie la balle, on a des sensibilités différentes, on est intransigeant, on lit à haute voix, ce qui nous fait gagner du temps sur les répliques, la sonorité et le rythme. Avec Armelle en face de moi je suis un peu plus boxeur que seul chez moi.

Qu'éprouvez-vous à jouer votre propre texte ?
Je me fais plaisir ! En écrivant ce rôle je me le suis mis en bouche très vite, avec ma diction, mon rythme. Le fait d'être auteur et acteur, c'est préparer la route et c'est très agréable après !
Paru le 10/02/2022

(154 notes)
CHERS PARENTS
THÉÂTRE DE PARIS - SALLE RÉJANE
Jusqu'au dimanche 30 juin

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