BOUQUINISTE MENDEL (LE)





THÉÂTRE CONTEMPORAIN d'après Stefan Zweig, adaptation de Jean-Luc Giorno, mise en scène de Yves-Patrick Grima, avec Jean-Luc Giorno et Nicole Giorno.
Un bouquiniste suscite l’admiration de la Vienne du début du XXème siècle par l’immensité de son savoir. La guerre de 14-18 va bouleverser son destin. Vienne du début du siècle, il n’est pas un bibliophile qui ne connaisse Jakob Mendel, catalogue vivant de l’ensemble du savoir imprimé. Monomaniaque à la mémoire prodigieuse, affreusement peu doué en affaires, il est affligé d’une boulimie bibliographique qui fait de lui un homme précieux. Mais la guerre va plonger cet homme pacifiste dans une cruelle violence et une absurdité désespérante.










6 rue de la Folie-Méricourt
75011 PARIS
M° Saint-Ambroise
Tél: 01 43 55 14 80
Web: www.folietheatre.com
> Plan d'accès (Google Maps)
> Plan du métro (RATP)
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CONDITIONS GRAND PUBLIC
Jusqu'au 29/11: les Vendredi et Samedi à 19h30. Places à 22€. Durée 1h15.
Ven 17/10 | Sam 18/10 | Dim 19/10 | Lun 20/10 | Mar 21/10 | Mer 22/10 | Jeu 23/10 | Ven 24/10 | Sam 25/10 | Dim 26/10 | Lun 27/10 | Mar 28/10 | Mer 29/10 | Jeu 30/10 | Ven 31/10 | Sam 1/11 | Dim 2/11 | Lun 3/11 | Mar 4/11 | Mer 5/11 | Jeu 6/11 | Ven 7/11 | Sam 8/11 | Dim 9/11 | Lun 10/11 | Mar 11/11 | Mer 12/11 | Jeu 13/11 | Ven 14/11 | Sam 15/11 | Dim 16/11 | Lun 17/11 | Mar 18/11 | Mer 19/11 | Jeu 20/11 | Ven 21/11 | Sam 22/11 | Dim 23/11 | Lun 24/11 | Mar 25/11 | Mer 26/11 | Jeu 27/11 | Ven 28/11 | Sam 29/11 |
19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 | 19h30 |
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Derniers commentaires des adhérents
Laurence M. a écrit le 12/10/2025 à 09h41
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Excellente pièce avec 2 comédiens formidables.
Beaucoup d'émotion.
Jean-Luc Giorno passe d'un personnage à l'autre avec une simplicité étonnante.
Je recommande vivement cette pièce.
Beaucoup d'émotion.
Jean-Luc Giorno passe d'un personnage à l'autre avec une simplicité étonnante.
Je recommande vivement cette pièce.
Marie-Hélène C. a écrit le 11/10/2025 à 20h59






Très beau spectacle bravo
Monique F. a écrit le 10/10/2025 à 21h06






Le magnifique texte de zweig nous transporte dans un autre temps..que nous n aimerions pas voir revenir..émouvant et puissant bravo aux comédiens
Frédérique a écrit le 09/10/2025 à 15h55
Note =





Lors de la publication (1929) du « Bouquiniste Mendel », Vienne est à son apogée contrairement à Berlin qui est déjà frappé par une récession majeure (cf. Berlin, Alexander Platz d'Alfred Döblin, roman publié la même année que la nouvelle de Stefan Zweig). Répit de courte durée puisque dès 1930, l'Autriche est, à son tour, emportée par la crise mondiale. La situation politique est, quant à elle, tumultueuse. Les chrétiens-démocrates - qui ont instauré la 1ère République en 1929 - gouvernent péniblement depuis 9 ans. Une stabilité institutionnelle trompeuse car les SA se sont, en réalité, emparées de la rue. Ils y orchestrent ponctuellement des manifestations qui s'achèvent par des rixes sanglantes savamment orchestrées par eux. La récurrence des incidents organisés dans l'espace public aboutira, à leur prise du pouvoir lors de l'Anschluss de 1938.
Dans son journal intime comme dans la correspondance qu'il entretient au cours de cette période, Stefan Zweig exprime à plusieurs reprises son trouble : il lui semble revivre une suspicion, un malaise diffus qu'il connut dans les années 1910-1914. La confusion, l'instabilité, l'intolérance, la défiance lui semblent se propager, tel un poison, dans toute la société viennoise, et bien au-delà.
Pendant la 1ère guerre mondiale, bien que réformé, il fut mandaté par le Service de Propagande et des Archives militaires pour collecter, sur le front polonais, des documents. Profondément bouleversé, par ce qu'il découvre, il s'engage ouvertement en faveur du mouvement pacifique fondé par Romain Rolland. Le patriote engagé qu'il fut au début du conflit n'est plus. À parti de 1919, il parcourt sans relâche l'Europe aux côtés - notamment - de Romain Rolland, Émile Verhaeren, Klaus Mann, Arthur Schnitzler, etc. pour défendre les thèses pacifistes. En parallèle, il rédige pour la presse des articles au bénéfice de ce combat dont il devient l'une des figures de proue. Enfin, il mobilise son réseau autour de la montée du fascisme qu'il perçoit et qui l'inquiète.
Tel est le contexte dans lequel Stefan Zweig écrit le « Bouquiniste Mendel ». Sujet qui lui est familier autant que cher, puisqu'il fréquente assidûment les librairies en quête de livres rares ou d'autographes. Des témoignages concordants attestent de la qualité des œuvres qu'il a réunies dans sa bibliothèque comme de l'extraordinaire collection d'autographes qu'il possède. Ils connaîtront un destin funeste puisqu'ils seront pillés voir, plus simplement, détruit tandis qu'il est en exil à Petrópolis. La révélation de ce saccage le plongera dans une dépression dont il ne se remettra pas. De cette perte immense, naîtra « Le monde d'hier » roman qu'il rédigera treize ans plus tard et dans lequel on retrouve beaucoup de sujets esquissés dans « Le bouquiniste Mendel ».
« Le bouquiniste Mendel », c'est la Vienne que Stefan Zweig aime. Celle d'un cosmopolitisme érudit, créateur d'une émulation artistique, intellectuelle, industrielle, hors du temps, celle du savoir partagé qui forge l'homme dans ce qu'il a de meilleur. Les épreuves existent, mais elles le nourrissent. Elles le font mûrir avec intelligence et dignité. L'argent est un moyen : il n'est ni une finalité, ni un trophée, ni un label de notabilité.
Qui est Jacob Mendel ? L'auteur donne peu d'éléments. C'est un Juif ashkénaze de Galicie (Ukraine ? Pologne ?). Il a immigré à Vienne, il y a environ 30 ans pour étudier avant de s'y installer définitivement parce que la ville est accueillante et prospère. Doté d'une mémoire inouïe, il rend service aux bibliophiles, aux chercheurs comme aux militaires, bref, à toute personne en quête du livre remarquable, d'une référence précise, qui complète dûment ses recherches ou sa curiosité. Ce travail est rémunéré, ce qui lui offre une indépendance financière suffisante. Il lui apporte aussi la satisfaction morale de partager ses connaissances, de rendre service et d'être utile aux autres.
Les cafés viennois - à commencer par le café Gluck où il a élu domicile - sont chaleureux, accessibles, ouverts au monde : on y lit, on s'y informe, on échange en toute simplicité entre deux tasses d'Arabica et trois petits pains. Ainsi va la vie, jusqu'au jour où l'atmosphère change. Cela commence par l'étranger qui devient douteux puis l'érudition, suspecte. La rentabilité économique ? Elle est désormais un critère éminent de respectabilité, peu importe comment elle est acquise. Mendel est convoqué par la police au motif qu'il entretient une relation épistolaire avec l'étranger (en l'occurrence, l'éditeur d'un magazine auquel il est abonné). Il est sommé de justifier son identité. S'enclenche alors, la fabrique implacable du coupable, du pestiféré. Dans l'impossibilité de donner les papiers prouvant son état-civil, il est déporté. Après plusieurs années d'internement dans un camp de concentration, il est libéré et regagne Vienne. Plus exactement, sa banlieue, là où se situe le Café Gluck. Le monde a changé, tellement changé. Vienne est entrée dans ce que Schnitzler qualifie de crépuscule. Mendel survit plus qu'il ne vit, avant de mourir dans une pauvreté extrême et une solitude abyssale. Oublié de tous, ou presque.
La mise en scène épurée d'Yves-Patrick Grima laisse toute la place au texte de Zweig habilement adapté en pièce de théâtre. Il est servi par deux acteurs (Jean-Luc Giorno & Nicole Giorno) complices qui savent avec justesse autant que sobriété faire revivre le bouquiniste Mendel. 1h15 intense.
Dans son journal intime comme dans la correspondance qu'il entretient au cours de cette période, Stefan Zweig exprime à plusieurs reprises son trouble : il lui semble revivre une suspicion, un malaise diffus qu'il connut dans les années 1910-1914. La confusion, l'instabilité, l'intolérance, la défiance lui semblent se propager, tel un poison, dans toute la société viennoise, et bien au-delà.
Pendant la 1ère guerre mondiale, bien que réformé, il fut mandaté par le Service de Propagande et des Archives militaires pour collecter, sur le front polonais, des documents. Profondément bouleversé, par ce qu'il découvre, il s'engage ouvertement en faveur du mouvement pacifique fondé par Romain Rolland. Le patriote engagé qu'il fut au début du conflit n'est plus. À parti de 1919, il parcourt sans relâche l'Europe aux côtés - notamment - de Romain Rolland, Émile Verhaeren, Klaus Mann, Arthur Schnitzler, etc. pour défendre les thèses pacifistes. En parallèle, il rédige pour la presse des articles au bénéfice de ce combat dont il devient l'une des figures de proue. Enfin, il mobilise son réseau autour de la montée du fascisme qu'il perçoit et qui l'inquiète.
Tel est le contexte dans lequel Stefan Zweig écrit le « Bouquiniste Mendel ». Sujet qui lui est familier autant que cher, puisqu'il fréquente assidûment les librairies en quête de livres rares ou d'autographes. Des témoignages concordants attestent de la qualité des œuvres qu'il a réunies dans sa bibliothèque comme de l'extraordinaire collection d'autographes qu'il possède. Ils connaîtront un destin funeste puisqu'ils seront pillés voir, plus simplement, détruit tandis qu'il est en exil à Petrópolis. La révélation de ce saccage le plongera dans une dépression dont il ne se remettra pas. De cette perte immense, naîtra « Le monde d'hier » roman qu'il rédigera treize ans plus tard et dans lequel on retrouve beaucoup de sujets esquissés dans « Le bouquiniste Mendel ».
« Le bouquiniste Mendel », c'est la Vienne que Stefan Zweig aime. Celle d'un cosmopolitisme érudit, créateur d'une émulation artistique, intellectuelle, industrielle, hors du temps, celle du savoir partagé qui forge l'homme dans ce qu'il a de meilleur. Les épreuves existent, mais elles le nourrissent. Elles le font mûrir avec intelligence et dignité. L'argent est un moyen : il n'est ni une finalité, ni un trophée, ni un label de notabilité.
Qui est Jacob Mendel ? L'auteur donne peu d'éléments. C'est un Juif ashkénaze de Galicie (Ukraine ? Pologne ?). Il a immigré à Vienne, il y a environ 30 ans pour étudier avant de s'y installer définitivement parce que la ville est accueillante et prospère. Doté d'une mémoire inouïe, il rend service aux bibliophiles, aux chercheurs comme aux militaires, bref, à toute personne en quête du livre remarquable, d'une référence précise, qui complète dûment ses recherches ou sa curiosité. Ce travail est rémunéré, ce qui lui offre une indépendance financière suffisante. Il lui apporte aussi la satisfaction morale de partager ses connaissances, de rendre service et d'être utile aux autres.
Les cafés viennois - à commencer par le café Gluck où il a élu domicile - sont chaleureux, accessibles, ouverts au monde : on y lit, on s'y informe, on échange en toute simplicité entre deux tasses d'Arabica et trois petits pains. Ainsi va la vie, jusqu'au jour où l'atmosphère change. Cela commence par l'étranger qui devient douteux puis l'érudition, suspecte. La rentabilité économique ? Elle est désormais un critère éminent de respectabilité, peu importe comment elle est acquise. Mendel est convoqué par la police au motif qu'il entretient une relation épistolaire avec l'étranger (en l'occurrence, l'éditeur d'un magazine auquel il est abonné). Il est sommé de justifier son identité. S'enclenche alors, la fabrique implacable du coupable, du pestiféré. Dans l'impossibilité de donner les papiers prouvant son état-civil, il est déporté. Après plusieurs années d'internement dans un camp de concentration, il est libéré et regagne Vienne. Plus exactement, sa banlieue, là où se situe le Café Gluck. Le monde a changé, tellement changé. Vienne est entrée dans ce que Schnitzler qualifie de crépuscule. Mendel survit plus qu'il ne vit, avant de mourir dans une pauvreté extrême et une solitude abyssale. Oublié de tous, ou presque.
La mise en scène épurée d'Yves-Patrick Grima laisse toute la place au texte de Zweig habilement adapté en pièce de théâtre. Il est servi par deux acteurs (Jean-Luc Giorno & Nicole Giorno) complices qui savent avec justesse autant que sobriété faire revivre le bouquiniste Mendel. 1h15 intense.
Gilbert P. a écrit le 08/10/2025 à 15h21
Note =





Un pur enchantement