Ce nouvel Opus pourrait être un traité de développement personnel. Surferait-il sur la mode ? Tel un naturaliste, Michaël va chercher la petite bête en nous, celle qui nous ronge dans la quête du bonheur. Y a -t-il une recette ? Lui dit les avoir toutes essayées. En vain. D'ailleurs, son meilleur témoin est sa femme qui lui renvoie en miroir son développement "perso-nul", ses inquiétudes, ses doutes. Il en arrive même à douter de Bergson et de son assertion "Le rire est le propre de l'homme". Il est courageux, Michaël, il se donne un an - pour nous 80 minutes - pour acquérir la joie. Il sait qu'il y aura des hauts et des bas, comme ces échelles qu'il gravit, qu'il descend. Mais à mesure qu'il monte, il s'élève intérieurement. Pour ce faire, bien sûr, il a besoin de points d'ancrage : ce seront le psy (imaginé en Lucchini, qu'il campe à la perfection), l'orateur poétisant (Edouard Baer) et quelques autres. Et si, au bout du compte, la joie tenait avant tout dans la transmission ? C'est ce moment, à la fois drôle et sensible du casting du spermatozoïde où l'ovule se retrouve en soirée pyjama que l'on comprend ce vieil adage qui dit que le bonheur ne vaut que s'il est partagé. Il l'a fait sien. L'arrivée de son enfant le mettra... en joie.
Heureux qui comme Michaël a fait ce beau voyage initiatique vers la sérénité. Il sait jouer avec les mots, c'est un cérébral doux, sensible, précis, qui se livre comme jamais - on sent le vécu - ne lâche rien, veut comprendre... et transmettre. "Rien à redire", comme il le répète souvent. Il a mis le public... en joie !