Zoom par Patrick Adler
So Churchill
À La Scène Parisienne
Fort de quelques saisons à guichets fermés aux Deux -Ânes, ce biopic théâtral brillant reprend du service à La Scène Parisienne. Alors... Churchill or Winston ? Up to you !
Vous connaissiez le politique guerroyant, puissant et couturé, le génie du verbe, le roi de la formule assassine. Avec Sylvain Beltran-Lamy, rendu à l'identique par un maquillage saisissant, vous allez voir apparaître un Winston intime, dépressif, fragile et émouvant qui n'aime rien tant que taquiner la muse, le pinceau et... ses petits-enfants. Avec le support d'archives sonores et visuelles et surtout un travail colossal de documentation, l'auteur-metteur en scène a construit un biopic scénique précis et brillant, mâtiné d'humour qui nous balade avec bonheur dans le monde très « tradi » du « Vieux Lion ».
Avec son éternel chapeau melon, sa canne, il balade sa vieille carcasse chic en tirant sur son cigare. Lui, c'est Winston Churchill, un vieux noble élégant qui nous donne rendez-vous...dans un cimetière. Drôle d'endroit pour une rencontre, me direz-vous. A croire qu'il a l'impression de « visiter son appartement » (dixit l'intéressé). Il sonnait tous les « allongés » du lieu mais celle à qui il s'adresse, sans attendre de réponse, n'est autre que Mlle Everest, sa nurse, qui l'a connu tout bébé, qui a fait son éducation, qui l'a façonné, celle à qui il voue une éternelle reconnaissance.
Alors, pendant quatre-vingt minutes, il va refaire le monde, tourner les pages du livre de sa vie avec cette acuité et cette ironie qui lui sont propres. Entre fierté et regrets, entre succès et échecs, il dresse un bilan très sobre et distancié. L'homme est humble : "le succès en politique, c'est d'aller d'échec en échec en ne perdant jamais son enthousiasme". Conscient de son train de vie de sybarite, l'ogre sait se démultiplier. Ecriture, lecture, peinture... Il travaille sans relâche pour les siens et on découvre alors un homme bien éloigné du portrait qu'en font ses détracteurs qui stigmatisent sa froideur, son manque d'empathie, son mépris de classe. Il est même bouleversant quand il évoque ses deux filles (l'une est morte à deux ans d'une septicémie et l'autre est une alcoolique patentée) ou sa dépression suite à l'épisode tragique des Dardanelles.
Il sait reconnaître ses erreurs comme il sait cultiver l'autodérision. On salive évidemment de plaisir quand il flingue ses pairs : de Georges Bernard Shaw (« plus dramatique qu'auteur ») à de Gaulle (« Il a des qualités, le tout est de les trouver »), le dandy anobli par la Reine Elisabeth II termine son tour d'horizon par sa nomination au Prix Nobel de Littérature que sa tendre épouse Clémentine et sa fille viendront chercher en son absence. God save the King Winston, parfaitement incarné par Sylvain Beltran-Lamy.
Il se dit outre-Manche que le musée Madame Tussaud (l'équivalent de notre Grévin) voudrait voir cette exacte réplique française... à côté du vrai, enfin de celui qu'ils ont reproduite... en cire, bien avant le Brexit ! Affaire à suivre !
Avec son éternel chapeau melon, sa canne, il balade sa vieille carcasse chic en tirant sur son cigare. Lui, c'est Winston Churchill, un vieux noble élégant qui nous donne rendez-vous...dans un cimetière. Drôle d'endroit pour une rencontre, me direz-vous. A croire qu'il a l'impression de « visiter son appartement » (dixit l'intéressé). Il sonnait tous les « allongés » du lieu mais celle à qui il s'adresse, sans attendre de réponse, n'est autre que Mlle Everest, sa nurse, qui l'a connu tout bébé, qui a fait son éducation, qui l'a façonné, celle à qui il voue une éternelle reconnaissance.
Alors, pendant quatre-vingt minutes, il va refaire le monde, tourner les pages du livre de sa vie avec cette acuité et cette ironie qui lui sont propres. Entre fierté et regrets, entre succès et échecs, il dresse un bilan très sobre et distancié. L'homme est humble : "le succès en politique, c'est d'aller d'échec en échec en ne perdant jamais son enthousiasme". Conscient de son train de vie de sybarite, l'ogre sait se démultiplier. Ecriture, lecture, peinture... Il travaille sans relâche pour les siens et on découvre alors un homme bien éloigné du portrait qu'en font ses détracteurs qui stigmatisent sa froideur, son manque d'empathie, son mépris de classe. Il est même bouleversant quand il évoque ses deux filles (l'une est morte à deux ans d'une septicémie et l'autre est une alcoolique patentée) ou sa dépression suite à l'épisode tragique des Dardanelles.
Il sait reconnaître ses erreurs comme il sait cultiver l'autodérision. On salive évidemment de plaisir quand il flingue ses pairs : de Georges Bernard Shaw (« plus dramatique qu'auteur ») à de Gaulle (« Il a des qualités, le tout est de les trouver »), le dandy anobli par la Reine Elisabeth II termine son tour d'horizon par sa nomination au Prix Nobel de Littérature que sa tendre épouse Clémentine et sa fille viendront chercher en son absence. God save the King Winston, parfaitement incarné par Sylvain Beltran-Lamy.
Il se dit outre-Manche que le musée Madame Tussaud (l'équivalent de notre Grévin) voudrait voir cette exacte réplique française... à côté du vrai, enfin de celui qu'ils ont reproduite... en cire, bien avant le Brexit ! Affaire à suivre !
Paru le 09/10/2025






![]() ![]() ![]() ![]() ![]() (23 notes) SCÈNE PARISIENNE (LA) Jusqu'au dimanche 21 décembre
SEUL-E EN SCÈNE à partir de 8 ans. Une seule femme permettra à Winston de devenir Churchill. Le cercle intime la connaissait. Le Premier Ministre britannique viendra la saluer et lui exprimer sa gratitude et son affection le jour où… il recevra le Prix Nobel de littérature, en 1953. À cet instant précis, le “Vieux lion”, personnali...
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