OPÉRA Fable en trois actes de Zoltan Kodaly. Direction musicale: Friedemann Layer. Mise en scène, décors, costumes et lumières: Jean-Paul Scarpitta. Chorégraphie: Georges Momboye. Récitant: Hary Janos, Gérard Depardieu. Distribution: Hary Janos, Bela Perencz Ilka, Nora Gubisch. L'Impératrice d'Autriche: Zita Varadi L'Empereur Napoléon: Erik Freulon Marie-Louise: Lucia M. Schwartz. Le vieux Marczi: Istvan Rozsos. Orchestre National de Montpellier, Choeur de l'Orchestre National de Montpellier. Chef de choeur: Christophe Talmont.

Dans une auberge de son village, le vétéran Háry János raconte les aventures héroïques de sa jeunesse aux temps des guerres napoléoniennes. Ses exploits ne sont ni vrais, ni vraisemblables, puisqu’il se vante d’avoir capturé Napoléon. Mais, comme l’explique Kodály le 8 janvier 1962 à la radiodiffusion française, à l’occasion de son 80 ème anniversaire, «au XVI ème siècle, durant la guerre de Smalkalde (Prusse), les hussards hongrois ont capturé le prince électeur. La tradition de tels faits reste vivante dans la mémoire du peuple, entremêlés avec certaines figures des contes populaires, les hommes forts qui, par leur force exceptionnelle, exécutent des merveilles. Ainsi se mêlent la vérité historique et la fantaisie populaire dans une entité insoluble, la légende, qui est plus vraie que l’histoire». Le véritable Háry János était un potier de village, devenu soldat, originaire de la ville de Szekszard où le poète János Garay fit sa connaissance. Les aventures d’Háry lui inspirent un poème humoristique, Az obsitos (Le Vétéran) écrit en 1843 dont Béla Paulini, journaliste, caricaturiste et folkloriste, tira une pièce de théâtre. Kodály vit dans l’œuvre l’optimisme indestructible des Hongrois, une matière patriotique pour laquelle il inventa une formule originale, celle d’un «jeu de chanson» entre vaudeville et singspiel, hymne aux traditions musicales hongroises puisqu’il n’utilise que des mélodies recueillies par lui dans les villages. Le personnage de Háry, fier hussard, symbolise tout le peuple hongrois confronté à son destin, à ses rêves, ses désirs et sa détresse face à l’empereur d’Autriche. Pris au piège d’une situation politique, il cherche à promouvoir une idée capitale : l’unité de son pays, la Hongrie. La musique de Kodály traduit toutes les subtilités psychologiques du sujet, aidée par Háry János qui fait naître sous nos yeux son monde avec ses danseurs, acrobates, jongleurs et comédiens qui amènent sur la scène la dimension humaine et le cirque éternel...