SEUL(E) EN SCÈNE de, mis en scène par et avec Faustine Noguès.

Milieu des années 1970. Franco mort, l’Espagne s’achemine prudemment vers la démocratie. Au nom de la réconciliation, une loi d’amnistie décrète l’égalité des mémoires, c’est-à-dire l’amnésie générale. Oubliés, les crimes du franquisme, la guerre civile, le combat antifasciste. Née dans une famille de républicains espagnols exilés, Faustine Noguès est l’héritière de cette histoire comme de cette amnésie. Peu à peu, elle redécouvre cette mémoire enfouie. La reconquête du passé est un combat : il faut savoir écouter les survivants, mais aussi prêter l’oreille aux disparus. Il faut avancer, tout ouïe, parmi les spectres. Grâce au son binaural, la comédienne nous plonge dans sa propre tête, nous associe à sa recherche. Elle nous fait entendre les récits refoulés, les voix frappées d’interdit. L’espace mémoriel qu’elle dessine prend, au fil du spectacle, les dimensions d’un pays.