PROFESSEUR (LE)
(moyenne sur 22 notes)
TEXTE(S) d'Émilie Frèche, mise en scène de Muriel Mayette-Holtz, avec Carole Bouquet.
Comprendre l'engrenage de la lâcheté !
Une parole se lève.
Celle d’un professeur.
Celle d’un homme seul, mais debout, face au vacarme et à la peur. À travers le texte d’Émilie Frèche, mis en scène par Muriel Mayette-Holtz et porté par Carole Bouquet, c’est la liberté d’enseigner, de transmettre, de penser qui reprend souffle. Dans un monde où la rumeur va plus vite que la vérité, Où le silence devient refuge,
Ce théâtre rappelle notre devoir de lucidité et de courage.
Porter cette parole aujourd’hui,
C’est refuser la peur.
C’est défendre la dignité de l’école,
La force du dialogue,
Et la beauté de la pensée libre.
13, boulevard de Strasbourg
75010 PARIS
M° Strasbourg Saint Denis
Tél: 01 40 03 44 30
Web: www.lascala-paris.com
> Plan d'accès (Google Maps)
> Plan du métro (RATP)
75010 PARIS
M° Strasbourg Saint Denis
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CONDITIONS GRAND PUBLIC
Jusqu'au 14/12: du Mercredi au Samedi à 19h00, le Dimanche à 15h00. Places de 22 à 48€. Durée 1h10.
| Sam 15/11 | Dim 16/11 | Lun 17/11 | Mar 18/11 | Mer 19/11 | Jeu 20/11 | Ven 21/11 | Sam 22/11 | Dim 23/11 | Lun 24/11 | Mar 25/11 | Mer 26/11 | Jeu 27/11 | Ven 28/11 | Sam 29/11 | Dim 30/11 | Lun 1/12 | Mar 2/12 | Mer 3/12 | Jeu 4/12 | Ven 5/12 | Sam 6/12 | Dim 7/12 | Lun 8/12 | Mar 9/12 | Mer 10/12 | Jeu 11/12 | Ven 12/12 | Sam 13/12 | Dim 14/12 |
19h00 | 15h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 15h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 15h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 19h00 | 15h00 |
CONDITIONS ADHÉRENTS
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Derniers commentaires des adhérents
Aude C. a écrit le 07/11/2025 à 06h28
Pièce instructive, émouvante par l'histoire. Interpretation pas à la hauteur, Carole Bouquet bute sur certains mots. Mise en scène sobre, mais qui manque d'un petit quelque chose. Impression que la pièce n'est pas encore rodée.
Frédérique a écrit le 05/11/2025 à 13h34
Note =
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty était sauvagement assassiné à la sortie du collège où il enseignait après avoir subi pendant plusieurs semaines, une mise au pilori publique via, notamment, les réseaux sociaux. Cinq ans plus tard, Émilie Frèche s'empare de ce fait divers - qui secoua la France - pour comprendre le mécanisme qui se mit en place et qui conduisit, in fine, à une issue dramatique. Sans doute aussi pour rendre hommage à un digne héritier des Hussards de la République.
Pour ce faire, elle reprend de manière clinique la chronologie des faits en s'appuyant sur les vidéos et les échanges publiées sur les réseaux sociaux, les articles de la presse, les comptes-rendus de réunions, ou encore, reconstitue les convocations du professeur avec la police ou sa hiérarchie. Jour après jour, heure après heure, elle déroule le chemin de croix qui lui fut infligé. Son récit s'apparente à une autopsie clinique : aucun pathos, aucun parti-pris, aucun jugement. Seules les dates et les événements scandent le récit d'Émilie Frèche. Une sobriété qui donne à son texte toute son intensité. Le spectateur est embarqué dans une succession d'incompréhensions, de lâchetés, de dérapages, de malveillances, de médiocrité. Le tout mâtiné d'une inculture abyssale tandis qu'une folie collective fulgurante autant qu'irrationnelle s'installe sur le territoire national.
De tout temps, les sociétés sont malheureusement confrontées à ce phénomène. On se souvient, par exemple, du procès intenté contre des femmes en 1692 à Salem (Massachusetts). Environ, 200 d'entre elles furent accusées de pratiquer la sorcellerie, trente seront condamnées et dix-neuf exécutées. On sait aujourd'hui, que ce drame fut le résultat d'une hystérie collective et que les griefs qui leur étaient opposés étaient infondés. Certes, il ne s'agissait pas de rumeur stricto sensu (i.e. dans son acception actuelle) pour autant, religion et superstitions furent le terreau de la propagation de fausses croyances qui se transformèrent en accusation puis en condamnation et, enfin, en pendaison.
Plus d'un siècle plus tard, Émile Dürkheim (1858-1917) constate que les croyances peuvent engendrer des comportements collectifs irrationnels et, plus particulièrement, lorsque la collectivité traverse une période de récession (cf. De la division du travail social - 1893). En 1895, Gustave Le Bon (1841-1931) analyse les ressorts qui anime la foule. Il remarque - lui aussi - que, lorsqu'une société est en crise, la masse devient impulsive, irritable, démunie de sens critique ou encore, irrationnelle (cf. La psychologie des foules).
Plusieurs de ces critères s'appliquent à la France de 2020. Des mouvements sociaux scandent la vie politique dès le début de l'année, voir bien avant (ex. les gilets jaunes - dont les actions débutèrent en 2018 - sont toujours actifs), la mobilisation contre la réforme des retraites, le procès emblématique de l'attentat contre Charlie Hebdo ravive des plaies encore à vif (Paris, septembre-décembre 2020), l'assassinat de trois personnes dans la Basilique de Nice (20.10.20), sans oublier le confinement, etc.. Bref, autant d'éléments qui témoignent d'une société sous tensions. C'est dans ce contexte de crispations sociales et politiques fortes qu'explose l'affaire Samuel Paty.
Revenons à l'origine des faits : dans le cadre d'un cours qu'il dispense autour du thème de la liberté d'expression inscrit au programme scolaire de l'année, Samuel Paty (professeur d'histoire-géographie) montre à ses élèves des caricatures du Prophète qu'il a trouvé sur le réseau Canopé (structure placée sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale). Par déférence pour ses élèves, il les prévient du caractère choquant qu'elles peuvent éventuellement susciter et prend le soin - avant de les montrer - d'inviter, ceux qui le souhaitent, à sortir un instant de la salle de classe.
Qu'elle n'est pas sa surprise lorsqu'on lui signale des publications accusatoires, haineuses à son encontre sur les réseaux sociaux quelques jours plus tard. Dans un premier temps, il ne prend pas au sérieux, cette dénonciation hostile puisque l'élève qui en est à l'origine n'a pas assisté à ce cours et que les registres des présences du collège attestent de la véracité des faits.
Ce qui échappe au professeur d'histoire, c'est que tous les ingrédients sont réunis pour que la machine qui le broiera se mette en marche. La France connaît un contexte social comme politique difficile, la hiérarchie de Samuel Paty navigue entre peur, médiocrité et lâchetés au lieu d'endosser son rôle d'Autorité Institutionnelle tandis que les réseaux sociaux relayés par la presse offrent un terrain ouvert à un emballement irrationnel fondé sur la vindicte.
Alors que Samuel Paty est victime de propos mensongers et d'intentions malveillantes, alors qu'il existe des éléments tangibles prouvant sa probité, nul ne cherche à vérifier quoi que ce soit, à apaiser la situation et, moins encore, à le soutenir. Voué aux gémonies, injonction lui est faite de se justifier puisqu'il est de facto coupable. Pris dans une tornade de banalité du mal, l'enseignant devient l'otage d'une manipulation des masses. Thème cher à Hannah Arendt qui démontre la facilité incroyable avec laquelle la diffusion de fausses informations, de rumeurs conduit à l'irréversible. Plus encore, elle souligne que la soumission docile à l'autorité (comprendre : sans réfléchir à l'impact de ses actes) peut conduire à la violence, à la cruauté, ou encore à une persécution injustifiée (cf. Eichmann à Jérusalem - 1963). C'est précisément et malheureusement ce qui se produisit pour Samuel Paty dont le calvaire fut démultiplié par les réseaux sociaux. Le résultat de cet engrenage infernal fut son assassinat barbare dont on sait aujourd'hui qu'il fut la victime expiatoire d'une mystification.
Carole Bouquet est la voix de ce récit mis en scène avec sobriété par Muriel Mayette-Holtz. Son interprétation - qui passe en souplesse de la lecture à la narration - est percutante.
Pour ce faire, elle reprend de manière clinique la chronologie des faits en s'appuyant sur les vidéos et les échanges publiées sur les réseaux sociaux, les articles de la presse, les comptes-rendus de réunions, ou encore, reconstitue les convocations du professeur avec la police ou sa hiérarchie. Jour après jour, heure après heure, elle déroule le chemin de croix qui lui fut infligé. Son récit s'apparente à une autopsie clinique : aucun pathos, aucun parti-pris, aucun jugement. Seules les dates et les événements scandent le récit d'Émilie Frèche. Une sobriété qui donne à son texte toute son intensité. Le spectateur est embarqué dans une succession d'incompréhensions, de lâchetés, de dérapages, de malveillances, de médiocrité. Le tout mâtiné d'une inculture abyssale tandis qu'une folie collective fulgurante autant qu'irrationnelle s'installe sur le territoire national.
De tout temps, les sociétés sont malheureusement confrontées à ce phénomène. On se souvient, par exemple, du procès intenté contre des femmes en 1692 à Salem (Massachusetts). Environ, 200 d'entre elles furent accusées de pratiquer la sorcellerie, trente seront condamnées et dix-neuf exécutées. On sait aujourd'hui, que ce drame fut le résultat d'une hystérie collective et que les griefs qui leur étaient opposés étaient infondés. Certes, il ne s'agissait pas de rumeur stricto sensu (i.e. dans son acception actuelle) pour autant, religion et superstitions furent le terreau de la propagation de fausses croyances qui se transformèrent en accusation puis en condamnation et, enfin, en pendaison.
Plus d'un siècle plus tard, Émile Dürkheim (1858-1917) constate que les croyances peuvent engendrer des comportements collectifs irrationnels et, plus particulièrement, lorsque la collectivité traverse une période de récession (cf. De la division du travail social - 1893). En 1895, Gustave Le Bon (1841-1931) analyse les ressorts qui anime la foule. Il remarque - lui aussi - que, lorsqu'une société est en crise, la masse devient impulsive, irritable, démunie de sens critique ou encore, irrationnelle (cf. La psychologie des foules).
Plusieurs de ces critères s'appliquent à la France de 2020. Des mouvements sociaux scandent la vie politique dès le début de l'année, voir bien avant (ex. les gilets jaunes - dont les actions débutèrent en 2018 - sont toujours actifs), la mobilisation contre la réforme des retraites, le procès emblématique de l'attentat contre Charlie Hebdo ravive des plaies encore à vif (Paris, septembre-décembre 2020), l'assassinat de trois personnes dans la Basilique de Nice (20.10.20), sans oublier le confinement, etc.. Bref, autant d'éléments qui témoignent d'une société sous tensions. C'est dans ce contexte de crispations sociales et politiques fortes qu'explose l'affaire Samuel Paty.
Revenons à l'origine des faits : dans le cadre d'un cours qu'il dispense autour du thème de la liberté d'expression inscrit au programme scolaire de l'année, Samuel Paty (professeur d'histoire-géographie) montre à ses élèves des caricatures du Prophète qu'il a trouvé sur le réseau Canopé (structure placée sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale). Par déférence pour ses élèves, il les prévient du caractère choquant qu'elles peuvent éventuellement susciter et prend le soin - avant de les montrer - d'inviter, ceux qui le souhaitent, à sortir un instant de la salle de classe.
Qu'elle n'est pas sa surprise lorsqu'on lui signale des publications accusatoires, haineuses à son encontre sur les réseaux sociaux quelques jours plus tard. Dans un premier temps, il ne prend pas au sérieux, cette dénonciation hostile puisque l'élève qui en est à l'origine n'a pas assisté à ce cours et que les registres des présences du collège attestent de la véracité des faits.
Ce qui échappe au professeur d'histoire, c'est que tous les ingrédients sont réunis pour que la machine qui le broiera se mette en marche. La France connaît un contexte social comme politique difficile, la hiérarchie de Samuel Paty navigue entre peur, médiocrité et lâchetés au lieu d'endosser son rôle d'Autorité Institutionnelle tandis que les réseaux sociaux relayés par la presse offrent un terrain ouvert à un emballement irrationnel fondé sur la vindicte.
Alors que Samuel Paty est victime de propos mensongers et d'intentions malveillantes, alors qu'il existe des éléments tangibles prouvant sa probité, nul ne cherche à vérifier quoi que ce soit, à apaiser la situation et, moins encore, à le soutenir. Voué aux gémonies, injonction lui est faite de se justifier puisqu'il est de facto coupable. Pris dans une tornade de banalité du mal, l'enseignant devient l'otage d'une manipulation des masses. Thème cher à Hannah Arendt qui démontre la facilité incroyable avec laquelle la diffusion de fausses informations, de rumeurs conduit à l'irréversible. Plus encore, elle souligne que la soumission docile à l'autorité (comprendre : sans réfléchir à l'impact de ses actes) peut conduire à la violence, à la cruauté, ou encore à une persécution injustifiée (cf. Eichmann à Jérusalem - 1963). C'est précisément et malheureusement ce qui se produisit pour Samuel Paty dont le calvaire fut démultiplié par les réseaux sociaux. Le résultat de cet engrenage infernal fut son assassinat barbare dont on sait aujourd'hui qu'il fut la victime expiatoire d'une mystification.
Carole Bouquet est la voix de ce récit mis en scène avec sobriété par Muriel Mayette-Holtz. Son interprétation - qui passe en souplesse de la lecture à la narration - est percutante.
Iris a écrit le 03/11/2025 à 09h08
Un seul en scene très instructif pour mieux comprendre l engrenage terrible des faits !
Philippe C. a écrit le 02/11/2025 à 14h31
Note =
Grande prestation de Carole Bouquet pour cette lecture tellement émouvante des derniers jours d'un homme libre broyé par un système devenu pervers
Brigitte S. a écrit le 02/11/2025 à 08h41
Flambée de haine contre l'intelligence et l'esprit
Nous suivons le parcours des derniers jours de Samuel Patty pris dans un engrenage de violence et de haine, abandonné par ses collègues et sa hiérarchie... Un témoignage digne et glaçant devant l'extrémisme et la frilosité des institutions.
Nous suivons le parcours des derniers jours de Samuel Patty pris dans un engrenage de violence et de haine, abandonné par ses collègues et sa hiérarchie... Un témoignage digne et glaçant devant l'extrémisme et la frilosité des institutions.



