Dans un grand geste superbe, Simon Abkarian plonge dans le livre occulte de l'histoire pour extraire l'amour des eaux croupissantes de la guerre. Devant l'autel du sacrifice, son Ménélas trouvera dans le feu de la thymélé le pardon.
Plus belle que la beauté, plus inflammable que la haine, encore plus ravageuse qu'Hélène, Marie-Sophie Ferdane porte la lumière. Dans les eaux troubles de la passion, elle ne joue pas les émotions, mais les provoque. Nimbée d'une gestuelle hiératique, en contre-jour d'un ciel de cendres, à contre-vie d'une mer de sang, elle convoque tous les éléments du couple mythique, qui rappelle que l'amour est toujours un mouvement, et jamais il n'a été aussi transcendant. On s'autorise à croire les avoir vu frôler un instant d'éternité.

Un très beau texte servi par deux magnifiques acteurs, une mise en scène sobre rehaussée par les deux musiciens et les jeux de lumière.

L'on retrouve une fois de plus Simon Abkarian dans ses méandres amoureux d'Hélène mais là c'est Marie-Sophie Ferdane qui joue Hélène et c'est magique. De plus ces deux talentueux musiciens, les très beaux costumes, la mise en scène sobre magnifiée par l'habileté du jeu des lumieres nous émerveillent.

Spectacle très bien écrit, émouvant et magnifiquement interprété. De plus les deux musiciens sur scène apportent un plus indéniable.