Zoom par Patrick Adler
Au non du père
Théâtre Belleville
Il aime les paris, Ahmed Madani. Il les aime dès lors qu'ils font sens et dans ce road-movie où l'on va de surprise en surprise, il se fait accompagnateur-guide d'une histoire vraie, celle d'une jeune fille, Anissa, aujourd'hui mère de cinq enfants, partie bien des années après à la recherche de son père. Sur fond de pralines et de fondants au chocolat - Anissa est aussi pâtissière - savourons ce doux moment où le public devient à son tour acteur dans ce singulier et si joli voyage.
Elle a choisi de parler. Et de briser le quatrième mur. Nous sommes en pleins feux... au théâtre. Entre réalité et fiction. Elle nous voit, comme nous la voyons. À ses fourneaux. Elle est donc à pleins feux et à pleins gaz puisque, le temps de la narration, elle va cuisiner pour nous quelques douceurs auxquels nous aurons droit à la sortie, si nous avons été sages.
Lui aussi, il est là. À la fois metteur en scène et complice puisque cette histoire devient peu à peu la sienne, Ahmed Madani a choisi de donner un cadre à Anissa, de permettre à cette nature généreuse et belle d'exposer son parcours intime, sa recherche du père, ce père à qui l'on a fait un jour un enfant dans le dos. Ce père qui a dit non. Sauf si c'est un garçon. Il a le tri sélectif, il est avant-gardiste pour l'époque. Il prévoit alors de l'appeler Tarek (le combattant, l'étoile montante, en arabe) Mais c'est une fille qui sort : Anissa (la femme, en arabe). Alors il dit non. Un non ferme et définitif. Anissa la combattante, qui n'entend pas être la fille de personne, n'aura de cesse dans son enfance de s'enquérir de son géniteur jusqu'au jour où on lui transmet une photo et que, plus tard, au hasard d'un reportage télévisé, elle voit apparaître ce qu'elle croit être son père. Un père dont elle ne sait rien, si ce n'est qu'il était médecin. Apparemment, il serait devenu boulanger au fin fond du New Hampshire. Diantre ! Est-ce bien lui ? Autant en avoir le coeur net. C'est alors qu'Ahmed Madani la convainc de tenter ce voyage. Il l'accompagnera jusqu'au bout.
Amis spectateurs, comme c'est un road-movie interactif - et c'est là toute l'inventivité du metteur en scène qui n'aime rien tant que brouiller les pistes, avec la complicité d'Anissa -, celles et ceux qui ont vu la pièce ont le devoir de ne rien éventer car si vous aimez les frissons, le suspens, l'ascenseur émotionnel qui vous fait passer de petites joies en grandes déceptions, de petites déceptions en grandes joies, vous devez participer à cette pépite. Pourquoi disons-nous "participer" ? Parce que, quelque part, vous allez devenir les acteurs de l'histoire qui, si elle est écrite - seuls Anissa et Ahmed connaissent la fin - vous permet d'en imaginer la suite et même la fin. Jusqu'à ce qu'ils vous dévoilent la vérité. Vous aurez en attendant vécu ce parcours de vie rocambolesque à travers le narratif d'Anissa et les images du voyage projetées à jardin, les interventions malicieuses d'Ahmed à cour où de son bureau il fait partir les tops, le tout sur fond de senteurs sucrées qui se propagent de la cuisine sur le plateau à la salle. C'est inédit, généreux, à l'image d'Ahmed Madani et Anissa qui n'aiment rien tant que transmettre. C'est un spectacle "feel-good" qui fait du bien au corps et à l'âme. Mention spéciale à Anissa, une vraie nature qui, si elle n'est pas comédienne - on a du mal à la croire vu son extraordinaire aisance - ne rate jamais ses punchlines, illumine la salle de son sourire radieux, est une boule de tendresse, de bonne humeur communicative. C'est cette France du partage, cette France humaniste qui se nourrit de belles histoires - vraies - pour petits et grands qu'on aime voir dans ce théâtre de Belleville qui sait s'ouvrir à des créations originales aussi denses. Bravo à tous !
Lui aussi, il est là. À la fois metteur en scène et complice puisque cette histoire devient peu à peu la sienne, Ahmed Madani a choisi de donner un cadre à Anissa, de permettre à cette nature généreuse et belle d'exposer son parcours intime, sa recherche du père, ce père à qui l'on a fait un jour un enfant dans le dos. Ce père qui a dit non. Sauf si c'est un garçon. Il a le tri sélectif, il est avant-gardiste pour l'époque. Il prévoit alors de l'appeler Tarek (le combattant, l'étoile montante, en arabe) Mais c'est une fille qui sort : Anissa (la femme, en arabe). Alors il dit non. Un non ferme et définitif. Anissa la combattante, qui n'entend pas être la fille de personne, n'aura de cesse dans son enfance de s'enquérir de son géniteur jusqu'au jour où on lui transmet une photo et que, plus tard, au hasard d'un reportage télévisé, elle voit apparaître ce qu'elle croit être son père. Un père dont elle ne sait rien, si ce n'est qu'il était médecin. Apparemment, il serait devenu boulanger au fin fond du New Hampshire. Diantre ! Est-ce bien lui ? Autant en avoir le coeur net. C'est alors qu'Ahmed Madani la convainc de tenter ce voyage. Il l'accompagnera jusqu'au bout.
Amis spectateurs, comme c'est un road-movie interactif - et c'est là toute l'inventivité du metteur en scène qui n'aime rien tant que brouiller les pistes, avec la complicité d'Anissa -, celles et ceux qui ont vu la pièce ont le devoir de ne rien éventer car si vous aimez les frissons, le suspens, l'ascenseur émotionnel qui vous fait passer de petites joies en grandes déceptions, de petites déceptions en grandes joies, vous devez participer à cette pépite. Pourquoi disons-nous "participer" ? Parce que, quelque part, vous allez devenir les acteurs de l'histoire qui, si elle est écrite - seuls Anissa et Ahmed connaissent la fin - vous permet d'en imaginer la suite et même la fin. Jusqu'à ce qu'ils vous dévoilent la vérité. Vous aurez en attendant vécu ce parcours de vie rocambolesque à travers le narratif d'Anissa et les images du voyage projetées à jardin, les interventions malicieuses d'Ahmed à cour où de son bureau il fait partir les tops, le tout sur fond de senteurs sucrées qui se propagent de la cuisine sur le plateau à la salle. C'est inédit, généreux, à l'image d'Ahmed Madani et Anissa qui n'aiment rien tant que transmettre. C'est un spectacle "feel-good" qui fait du bien au corps et à l'âme. Mention spéciale à Anissa, une vraie nature qui, si elle n'est pas comédienne - on a du mal à la croire vu son extraordinaire aisance - ne rate jamais ses punchlines, illumine la salle de son sourire radieux, est une boule de tendresse, de bonne humeur communicative. C'est cette France du partage, cette France humaniste qui se nourrit de belles histoires - vraies - pour petits et grands qu'on aime voir dans ce théâtre de Belleville qui sait s'ouvrir à des créations originales aussi denses. Bravo à tous !
Paru le 09/12/2025
(1 notes) THÉÂTRE DE BELLEVILLE Jusqu'au vendredi 27 février 2026
THÉÂTRE CONTEMPORAIN à partir de 12 ans. Anissa cherche son père qu’elle n’a jamais connu. Alors qu’elle retrouve sa trace de manière totalement rocambolesque, Ahmed Madani l’enjoint à partir à sa recherche et l’accompagne dans cette improbable aventure au fin fond du New Hampshire.De ce voyage naît un spectacle où s’entrelacent deux reg...
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