Elle est belle, elle chante et danse merveilleusement bien. Elle est une magnifique conteuse aussi, conteuse de sa propre histoire dans laquelle elle fait apparaître une foultitude de personnages, certains drôles, d'autres moins. L'assistance, elle, a embarqué dans l'aventure sans rechigner et peu à peu, quand le voyage a commencé, elle s'est prise au jeu, allant jusqu'à accepter le verre et la fleur de l'amitié, de jouer des maracas et même de se lever pour danser le samba - car on dit le samba, pas la samba, eh oui ! La grande force de Suzanne Legrand, c'est qu'elle captive de bout en bout. Avec elle, en plus de la carte postale Corcovado, plages d'Ipanema, c'est tout le métissage du Brésil qui apparaît devant nos yeux, une mini-jungle qu'elle traverse avec le sourire car, ayant du sang Brésilien, elle a en elle "la joie, cette lumière du coeur" (sic). Et elle danse, elle chante, accompagnée - joie suprême - de son fils Arthur Gueffier à la guitare et de son ami Philippe Cortez à la batterie et aux percussions. Elle essaie de reconstituer le puzzle de sa vie, une vie mouvementée où la toxicité d'un régime politique s'est un temps mêlée à la toxicité d'une relation amoureuse, celle de ses parents. Mais elle, elle est le fruit d'un amour, elle a été aimée, elle le dit, elle le chante. Elle s'est construite avec bonheur sur les airs envoutants et mythiques de Vinicius de Morales, des airs qu'elle chante avec talent. Grand talent.

Après "Cookie", Justine Heynemann et Franck Desmedt inscrivent une nouvelle pépite dans leur catalogue. Un conseil : ne manquez sous aucun prétexte le final. Une très jolie surprise vous attend ! Leonard Cohen avait bien raison, qui disait "Suzanne t'emmène...". Notre Suzanne Legrand à nous nous emmène loin. Quel beau voyage ! Alors... prêts à embarquer ?