En abordant le thème du mariage, de l'amitié, avec son lot de mensonges, jalousies, Jean-Luc Lemoine vise juste et bien. A l'instar de comédies réussies comme "Cuisines et dépendances", "Un dîner de famille" ou plus récemment "La soirée avait si bien commencé", c'est un huis-clos où tout se joue, dans tous les sens du terme. Le pitch est simple : Mam et Lili vont se marier, ils attendent Thomas, le meilleur ami de Mam qui arrive avec sa nouvelle conquête, Jasmine, une Lolita de vingt ans sa cadette. Et là tout commence... mal ! Entre le gigot cramé avant l'arrivée du témoin, le hachis parmentier décongelé au sèche-cheveux électrique et les déclarations fantasques de la bimbo post-ado étudiante en psycho, les propos fielleux de Lili et son solo anachronique en Barbara dans "L'aigle noir" - un moment d'anthologie -, la décontraction arrogante de Thomas et la couardise de Mam, dessinateur de BD inspiré, c'est la chronique annoncée d'une soirée ratée. On ne saurait spolier la suite car, comme déjà dit, on va de surprises en surprises, de secrets en secrets et c'est pour le moins... cocasse !

Anthony Marty, Arnaud Cermolacce, Florence Fakhimi et Mathilde Laffont forment un quatuor des plus réussis. Ils donnent à une pièce de haut vol, dont on salue une fois encore la qualité d'écriture et la mise en scène efficace, une énergie folle et même explosive ! Quid du gigot, du hachis, des olives ? Oubliez. Le rire est parfois la meilleure des nourritures. Avec ce "Témoin de mariage", il est... sans modération.