La scénographie est impressionnante. Tout y est : décors modulables qui nous font passer de la scène aux coulisses, du lac souterrain aux toits de l'Opéra. Ces praticables sont actionnés à vue, ce qui néanmoins nuit un tantinet à la dramaturgie. Les costumes sont somptueux, les lumières et le son également. Et que dire de la distribution ? Elle est - et les avis sont unanimes - de très haut vol. Fabian Richard, l'incontournable des comédies musicales (de « Hair » à « Titanic » et « Mamma Mia » en passant par « Cabaret » où il fut nommé aux Molières) est toujours aussi performant en M. Firmin, directeur de l'Opéra. Ana Ka nous ravit en Carlotta, elle nous rappelle étrangement la Ulrika von Glotte de Marianne James, Maélie Zaffran nous éblouit de sa voix cristalline dans Christine, la sublime et touchante Catherine Arondel excelle dans son interprétation de Madame Giry, l'ouvreuse et, last but not least, Bastien Jacquemart s'avère puissant, émouvant, voire impérial en Erik, le Fantôme de l'Opéra. C'est le point fort de ce divertissement musical qui, il faut l'avouer, pêche un peu côté chansons, exception faite du formidable solo de Madame Giry.
Le public, lui, est conquis. Chaque soir, il est au rendez-vous et salue à tout rompre la troupe dirigée de main de maître par Julien Alluguette, jeune papa qui a vu 2025 accoucher de deux beaux bébés : sa fille Avril et ce « Fantôme », revisité par ses soins.