Suzanne et Justine se sont connues il y a des années sur un Goldoni : « Les Cuisinières », au Théâtre 13. Une expérience forte, couronnée de succès. Une amitié est née, des confidences se sont fait jour. Suzanne a souvent évoqué à Justine son métissage, ses origines Brésiliennes, son père, parti quand elle avait trois ans, un père qu'elle est partie découvrir à vingt. Et Justine de l'enjoindre alors à partager ce vécu sur scène.

Les années ont passé et lors d'une rencontre fortuite à la Huchette (encore ?!), le projet a repris vie et s'est finalement concrétisé. Cette quête éperdue des origines, comme sa reconstruction après son voyage à Ipanema, Suzanne l'a traduite en manière de résilience par un narratif émaillé de chansons de Vinicius de Morales.

Elle se raconte, elle chante (beaucoup), elle danse. Cette « fille d'Ipanema » tiendrait donc du récital, sous l'œil avisé de la sœur de coeur et de scène : Justine Heynemann. Que va-t-on y découvrir ? Son amour du Brésil, sa passion pour la musique du pays (ah, la bossa !) et la poésie de Vinicius (tous les titres sont tirés de l'album « Fusa »).

Suzanne a fait ses débuts dans des séries télévisées (« Papa Poule », « Cordier, juge et flic », « Commissaire Moulin ») mais, formée à la « Tisch School of the Arts », elle a parallèlement exercé ses talents dans les comédies musicales en France et même aux Etats-Unis.

La musique et la danse sont dans sa formation et... son ADN. Justine l'a vite compris, qui a su offrir dans cet écrin qu'est La Huchette un espace idéal pour exprimer cette ode au partage, à la transmission. Il n'est qu'à écouter la metteuse en scène parler de ce projet. La voix est douce, les mots choisis, elle les égrène avec une poésie mâtinée de passion et d'admiration pour celle qui a su faire ce chemin de résilience.

Suzanne est-elle apaisée, rassérénée pour autant ? Une chose est sûre. En dehors de l'aspect cathartique de la proposition théâtrale, c'est pour le public de la Huchette (et d'ailleurs) l'occasion de voyager une heure durant aux sons de la guitare d'Arthur Guyffier (d'origine Brésilienne, lui aussi) et de Philippe Cortez, (tromboniste-percussionniste). Inutile de vous dire que nous avons hâte de découvrir ce moment (en)chantant !