... La réponse est non, mais si l'on en juge par cette intrigue baroque qu'il nous a concoctée, où la morale est questionnée (entre l'accouchement de sa femme et l'enterrement de sa mère le même jour, entre vie et mort, que choisir ?), où il fait intervenir sur scène le fantôme de la mère, une peste qui s'exprime à tout bout de champ, avouez que c'est plutôt en-chantant !

On reconnait depuis des années à l'auteur-comédien-metteur en scène ce goût de la précision. Précision dans le choix des intentions comme des mots, toujours élégants, le rythme de la pièce, le travail sur les lumières et la bande-son et, last but not least, pour les magnifier, un casting de haut vol. Florence Muller, que nous avons pu interviewer, reconnait toutes ces qualités à Marc Arnaud qu'elle décrit comme « une belle âme » (sic), ajoutant que s'il sait où il va, il sait aussi donner libre cours aux propositions des acteurs (trices). Dans son rôle de mère-fantôme, elle dit s'amuser follement de ces variations de jeu qui rendent le personnage aussi drôle que détestable. Car la pièce est une tragi-comédie. Mathias, le fils, doit gérer ce choix cornélien entre son devoir de fils et son devoir d'époux et père. Quand, de surcroit, tout le monde s'en mêle jusqu'à... s'emmêler, cela promet.

Alors, quid de la cérémonie ? De son organisation à la préparation du discours, Mathias aura-t-il le temps de gérer le départ pour l'au-delà de sa mère qui n'a pas trouvé mieux, même morte, que de réapparaître (sans être vue) à son fils, de le morigéner à l'envi et créer ainsi une joyeuse zizanie. C'est l'heure des règlements de comptes, l'heure des bilans. Entre la mort de la mère et la naissance de l'enfant qui va gagner ? La vie ? Il y a des jours comme ça où le destin a décidé de se mettre en travers de notre route, de changer notre trajectoire. Mathias n'a rien vu venir. En attendant, il doit gérer. Parce que c'est comme ça. Et pas autrement. Et parce que c'est comme ça, nous avons choisi de faire un focus sur cette « belle âme » qui, s'il les voit partir, sait aussi les faire revenir. Vous aurez, comme nous, hâte de découvrir ce nouvel opus de Marc Arnaud. C'est à la Pépinière. Pourquoi ? Parce que c'est comme ça !