Dossier par Patrick Adler
Les Enfants du diable
Au Studio Hébertot
Petite par la taille mais grande par le talent, Bérangère Dautun, ex-sociétaire de la Comédie Française, fête cette année les dix ans du « Studio Hébertot », un joli écrin dans le quartier des Batignoles qu'elle dirige d'une main de fer.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, elle a choisi cette année de s'adjoindre les services du sémillant Jean-Pierre Hané au comité de programmation. Boulimique de culture, homme de théâtre reconnu (il est à la fois comédien, metteur en scène, auteur, professeur au Conservatoire et critique théâtral), cet incontournable du Off d'Avignon, qui avale chaque année avec gourmandise soixante et quelques pièces, est un atout précieux pour le lieu qui, avec lui, va désormais s'ouvrir sur d'autres expressions artistiques comme la danse ou le chant.
La programmation, très éclectique, va offrir le tournant que Bérangère Dautun appelait de ses vœux. Le Studio Hébertot se veut populaire et accessible. En choisissant « Les enfants du diable », pièce de Clémence Baron jouée à guichets fermés deux années de suite au Festival d'Avignon, le ticket gagnant Dautun/Hané signe déjà la chronique d'un succès annoncé.
Il était temps que la pièce arrivât à Paris. Cette histoire de famille, aussi brutale que sensible, par le jeu bouleversant de l'autrice et du comédien Antoine Cafaro, nous plonge chez « Les Enfants du diable », sobriquet donné par l'ex-dictateur Ceaucescu à ces enfants dits « irrécupérables » des orphelinats de Roumanie. Des images d'archives en vidéo. Bouleversantes. Des enfants malingres, voire étiques, l'œil hagard, entassés comme des bestiaux, affamés, se balancent car « se balancer, c'est survivre », c'est donner du mouvement.
Devoir de mémoire pour l'autrice qui, si elle convoque la pédagogie, n'oublie pas pour autant la dramaturgie. Le metteur en scène Patrick Zard, lui, ranime les fantômes et donne vie à l'enfant défunte - une ampoule s'éclaire au-dessus d'un rocking-chair, puis s'éteint, se ranime, s'éteint à nouveau...Nikki, le frère aîné, lit une lettre qui le met en colère. Lui s'est chargé de Mirella, sa sœur autiste quand Veronika, sa cadette, a pu être sauvée par une famille française et est devenue entre-temps une vedette de la chanson. Alors, quand elle surgit à l'improviste vingt ans après, alors que Mirella vient d'être enterrée, la colère monte, les reproches fusent.
Pourquoi ne pas avoir respecté la parole donnée à la mère de rester ensemble quoi qu'il arrive, de faire bloc ? La réconciliation est-elle en marche ? C'est ce que nous vous invitons à découvrir dans cette pièce de résilience où la puissance des mots liée à l'économie de gestes offre un moment sensible et délicat. En évitant l'écueil du pathos, en restant juste fidèle à la mémoire, Clémence Baron signe un très joli moment de théâtre
La programmation, très éclectique, va offrir le tournant que Bérangère Dautun appelait de ses vœux. Le Studio Hébertot se veut populaire et accessible. En choisissant « Les enfants du diable », pièce de Clémence Baron jouée à guichets fermés deux années de suite au Festival d'Avignon, le ticket gagnant Dautun/Hané signe déjà la chronique d'un succès annoncé.
Il était temps que la pièce arrivât à Paris. Cette histoire de famille, aussi brutale que sensible, par le jeu bouleversant de l'autrice et du comédien Antoine Cafaro, nous plonge chez « Les Enfants du diable », sobriquet donné par l'ex-dictateur Ceaucescu à ces enfants dits « irrécupérables » des orphelinats de Roumanie. Des images d'archives en vidéo. Bouleversantes. Des enfants malingres, voire étiques, l'œil hagard, entassés comme des bestiaux, affamés, se balancent car « se balancer, c'est survivre », c'est donner du mouvement.
Devoir de mémoire pour l'autrice qui, si elle convoque la pédagogie, n'oublie pas pour autant la dramaturgie. Le metteur en scène Patrick Zard, lui, ranime les fantômes et donne vie à l'enfant défunte - une ampoule s'éclaire au-dessus d'un rocking-chair, puis s'éteint, se ranime, s'éteint à nouveau...Nikki, le frère aîné, lit une lettre qui le met en colère. Lui s'est chargé de Mirella, sa sœur autiste quand Veronika, sa cadette, a pu être sauvée par une famille française et est devenue entre-temps une vedette de la chanson. Alors, quand elle surgit à l'improviste vingt ans après, alors que Mirella vient d'être enterrée, la colère monte, les reproches fusent.
Pourquoi ne pas avoir respecté la parole donnée à la mère de rester ensemble quoi qu'il arrive, de faire bloc ? La réconciliation est-elle en marche ? C'est ce que nous vous invitons à découvrir dans cette pièce de résilience où la puissance des mots liée à l'économie de gestes offre un moment sensible et délicat. En évitant l'écueil du pathos, en restant juste fidèle à la mémoire, Clémence Baron signe un très joli moment de théâtre
Paru le 21/11/2025
(3 notes) STUDIO HÉBERTOT A partir du lundi 24 novembre
COMÉDIE DRAMATIQUE. Plongez dans une expérience bouleversante avec "Les Enfants du Diable", un récit fort d’enfants roumains confrontés à la violence, l’abandon et l’espoir. Un spectacle poignant, inspirant, qui vous touche au cœur. Venez découvrir cette histoire d’humanité et de résilience tirée de faits réels.
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