Interview par Philippe Escalier
Stéphanie Draber dite Bataille : le théâtre au cœur
Les Mathurins
Comédienne, autrice et metteuse en scène, elle incarne l'une des figures les plus singulières du paysage théâtral parisien
Après avoir été directrice déléguée du théâtre Antoine de 2011 à fin 2022, elle est aux côtés de Richard Caillat pour lui proposer des spectacles pour le Théâtre de la Michodière et le Théâtre de Paris, tout en étant directrice déléguée depuis février 2025 du Théâtre des Mathurins. C'est dans ce lieu qu'elle a souhaité accueillir, cet automne, « Le Jeu de l'amour et du hasard » de Marivaux, dans la mise en scène réjouissante de Frédéric Cherboeuf. Rencontre.
Stéphanie, en quoi consiste votre fonction au Théâtre des Mathurins ?
La programmation du théâtre tout d'abord, l'accueil des artistes et des productions, la gestion des plannings, travailler en étroite collaboration avec les responsables de la communication et de la billetterie... C'est un travail à 360º, j'essaie d'épauler et d'embrasser le plus de fonctions possibles.
Dans le même temps, je poursuis mon activité de comédienne, je suis la metteuse en scène d'Alex Vizorek et la directrice artistique des Éditions de l'Avant-Scène, créées par Philippe Tesson et reprises par Florian Zeller.
Vous avez choisi d'accueillir « Le Jeu de l'amour et du hasard » du Collectif L'Émeute, dans la mise en scène de Frédéric Cherboeuf. Qu'est-ce qui vous a séduite dans cette proposition ?
Je vais voir beaucoup de spectacles. Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir donner la main, d'accompagner de jeunes compagnies qui fourmillent de talents mais qui ne trouvent pas toujours leur place.
Les théâtres se rassurent souvent en prenant des têtes d'affiche, on ne peut en aucun cas leur reprocher, mais il me semble important de donner la chance et de mettre en lumière des jeunes comédiens qui ont une envie immense de monter sur scène et de défendre leur pièce.
Grâce à l'écoute et la confiance de Richard Caillat, Le Studio Marigny a accueilli « 4211 KM » d'Aïla Navidi et « Denali » de Nicolas Le Bricquir.
Au festival d'Avignon, j'ai vu cette création pétillante du Collectif L'Émeute. J'ai eu l'opportunité de leur proposer de venir aux Mathurins et ils se sont installés. Cela a beaucoup de sens de mettre Marivaux à l'affiche dans une mise en scène très moderne de Frédéric Cherboeuf qui respecte le texte et permet de redécouvrir cette pièce, notamment pour un public jeune, peu habitué au théâtre classique.
Comment percevez-vous les réactions du public ?
Exceptionnelles ! Je suis en joie quand je vois les scolaires qui arrivent en se demandant ce qu'ils vont voir aux risques de s'ennuyer et qui ressortent galvanisés. Là, on touche du doigt la mission du théâtre : réveiller, éveiller et faire rire également, en faisant appel à notre intelligence et notre imaginaire. En quittant le théâtre, ces jeunes portent un autre regard sur Marivaux. Il faut leur dire haut et fort : « le théâtre, c'est pour vous ! ».
C'est en ce sens que nous programmons des spectacles jeune public comme ceux d'Olivier Solivérès. Gagner ces nouveaux publics est un vrai combat. Il est indispensable de le mener !
Pour finir, qu'auriez-vous envie de dire au public aujourd'hui ?Sortez, vivez, partagez, un slogan qui se retient bien par ses initiales : SVP !
Stéphanie, en quoi consiste votre fonction au Théâtre des Mathurins ?
La programmation du théâtre tout d'abord, l'accueil des artistes et des productions, la gestion des plannings, travailler en étroite collaboration avec les responsables de la communication et de la billetterie... C'est un travail à 360º, j'essaie d'épauler et d'embrasser le plus de fonctions possibles.
Dans le même temps, je poursuis mon activité de comédienne, je suis la metteuse en scène d'Alex Vizorek et la directrice artistique des Éditions de l'Avant-Scène, créées par Philippe Tesson et reprises par Florian Zeller.
Vous avez choisi d'accueillir « Le Jeu de l'amour et du hasard » du Collectif L'Émeute, dans la mise en scène de Frédéric Cherboeuf. Qu'est-ce qui vous a séduite dans cette proposition ?
Je vais voir beaucoup de spectacles. Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir donner la main, d'accompagner de jeunes compagnies qui fourmillent de talents mais qui ne trouvent pas toujours leur place.
Les théâtres se rassurent souvent en prenant des têtes d'affiche, on ne peut en aucun cas leur reprocher, mais il me semble important de donner la chance et de mettre en lumière des jeunes comédiens qui ont une envie immense de monter sur scène et de défendre leur pièce.
Grâce à l'écoute et la confiance de Richard Caillat, Le Studio Marigny a accueilli « 4211 KM » d'Aïla Navidi et « Denali » de Nicolas Le Bricquir.
Au festival d'Avignon, j'ai vu cette création pétillante du Collectif L'Émeute. J'ai eu l'opportunité de leur proposer de venir aux Mathurins et ils se sont installés. Cela a beaucoup de sens de mettre Marivaux à l'affiche dans une mise en scène très moderne de Frédéric Cherboeuf qui respecte le texte et permet de redécouvrir cette pièce, notamment pour un public jeune, peu habitué au théâtre classique.
Comment percevez-vous les réactions du public ?
Exceptionnelles ! Je suis en joie quand je vois les scolaires qui arrivent en se demandant ce qu'ils vont voir aux risques de s'ennuyer et qui ressortent galvanisés. Là, on touche du doigt la mission du théâtre : réveiller, éveiller et faire rire également, en faisant appel à notre intelligence et notre imaginaire. En quittant le théâtre, ces jeunes portent un autre regard sur Marivaux. Il faut leur dire haut et fort : « le théâtre, c'est pour vous ! ».
C'est en ce sens que nous programmons des spectacles jeune public comme ceux d'Olivier Solivérès. Gagner ces nouveaux publics est un vrai combat. Il est indispensable de le mener !
Pour finir, qu'auriez-vous envie de dire au public aujourd'hui ?Sortez, vivez, partagez, un slogan qui se retient bien par ses initiales : SVP !
Paru le 12/01/2025




