En dépit d'un emploi du temps pour le moins chargé puisqu' il est du mercredi au dimanche sur scène dans sa propre pièce et en répétition dans la même salle sur celle de Jean-Marie Rouart, l'homme, qui blague à l'envi sur sa particule, a su se libérer pour répondre à nos questions. Elégant, courtois, souriant, Thibaut de Lussy a le profil hiératique des warriors, la poignée de main franche et assurée, le débit rapide. C'est un homme heureux mais visiblement... pressé.

Le succès galvanise. Est-ce pour cette raison que, depuis juillet, vous êtes sur tous les fronts ?
Tout est allé très vite et surtout contre toute attente. Nous avions parié sur une rentrée parisienne en janvier 2026. C'était sans compter sur un casting précipité. J'avais misé sur Enora Malagré, que je ne connaissais pas mais qui - hasard ? - avait rendez-vous avec ma compagne, rédactrice de mode. Ce que je ne savais pas. Elle a lu la pièce et a donné son accord dans la foulée. Kamel Belghazi, le comédien pressenti, étant en tournage, une solution de repli s'imposait. C'est alors que, comme une évidence, Jean-Georges Tharaud, directeur du Passy, a sorti ses deux cartes maîtresses : le comédien Nicolas Audebaud très suivi sur la toile et son désir d'entrer en production. Quand on connait la prudence de l'homme, c'était, comme on dit, un joli coup de théâtre. Le metteur en scène à succès Guillaume Mélanie s'est ensuite tout naturellement imposé et, à peine démarrée en juillet, la salle s'est très vite remplie Nous avons donc été prolongés jusqu'à l'automne puis... jusqu'à janvier.

Vous vous attendiez à un tel engouement ?
Pas du tout et même avec le succès acquis cet été, nous redoutions l'effet boomerang avec l'arrivée de public parisien en septembre, réputé plus « coriace ».

Qu'est-ce qui fait qu'une pièce marche d'emblée, selon vous ?
D'un, elle est d'actualité. C'est le couple dans tous ses états, l'arrivée des réseaux sociaux, les ados en déroute...

Ça sent le vécu...
Exactement. J'ai été très inspiré par mon propre ado, une de ses aventures en soirée, ses codes de langage... Quant au reste, il n'est qu'à lire les retours du public. Tout le monde, peu ou prou, se reconnaît dans nos deux couples.

Il y a aussi une manière d'élégance dans l'écriture, pas une once de vulgarité. C'est à la fois chic et rock, classique avec le jeu des portes qui claquent, de l'amant dans le placard. En somme, c'est un vaudeville moderne
C'est l'exacte définition !

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Une voix s'élève sur le plateau. « On reprend ! »
Thibaud nous quitte par ces mots :
« N'oubliez surtout pas de citer mes partenaires : Enora Malagré, Nicolas Audebaud et Charlotte Gouillon ! Ils sont juste formidables. »
Nous confirmons !