Dossier par Jeanne Hoffstetter
Le Roi se meurt
au théâtre des Gémeaux Parisiens
Christophe Lidon monte la pièce de Ionesco au CADO* d'Orléans qu'il dirige, avant de rejoindre la scène du théâtre des Gémeaux Parisiens. Un regard différent et passionnant du souvenir que nous en gardons.
La pièce : C'est après avoir frôlé la mort que Ionesco écrit « Le Roi se meurt », créé en 1962. Souffrant de maux étranges dans un univers où tout se délite, le roi Bérenger 1er se meurt, ce qu'il ne peut concevoir. Entre incrédulité, désespoir, révolte, supplique, il refuse d'abdiquer. Autour de lui, cinq proches, dont l'attitude face à la mort diffère, le soutiennent. Entre le tragique et le burlesque, cherchez l'intrigue, cherchez le sens aussi... Il n'est pas loin.
« Je n'ai aucune conception de la mort et c'est ce qui m'ennuie. Mais dans « Le Roi se meurt », il n'était pas vraiment question d'un apprentissage de la mort, mais d'un désapprentissage de la vie. » disait Ionesco.
Le regard de Christophe Lidon : Du même auteur, il avait monté en 2009 « Délire à deux » avec Danièle Lebrun et Bernard Malaka. Pour quelles raisons revenir aujourd'hui vers Ionesco en choisissant « Le Roi se meurt » ? « En fait, je tenais à monter une pièce classique qui parle d'un monde parti à vau-l'eau, parce qu'en ce moment, je pense que c'est notre préoccupation principale. En relisant la pièce, je me suis dit qu'elle parlait bien de ces despotes qui mettent le monde à mal et l'avenir de nos enfants en danger. Finalement, elle m'a parlé différemment parce qu'elle est hantée, malgré tout l'amour que j'ai pu leur porter, par les deux comédiens ogres, Michel Aumont et Michel Bouquet, qui ont imprégné le rôle de leur style, plus fortement que le texte lui-même. Ils ont dévoré tout l'espace scénique de leur talent au point que l'on en oubliait un peu qu'il y a six rôles. Pour moi, c'est important de redonner à la pièce un esprit choral parce que, les deux reines, le garde, Juliette la bonne, le médecin, tous les rôles sont passionnants et nous parlent au plus profond de notre âme. Voilà ce que je ressentais aussi en donnant le rôle à Vincent Lorimy qui vient du théâtre public et se montre incroyablement humain et touchant pour faire oublier à chacun la puissance d'un Michel Bouquet. Donc, je suis entouré d'une famille d'acteurs que je connais depuis trente ans avec lesquels je peux redonner à la pièce son côté choral, Shakespearien : Un roi mourant, sa cour, une planète qui se délite... Je me suis beaucoup amusé aussi à faire les costumes et les décors, ce que je fais souvent. Là, je voulais que l'on puisse être à la fois dans un huis-clos et dans un ailleurs qui nous parle très fortement. Ionesco parlait de deux axes et moi j'ai voulu qu'on soit avant tout dans la tête d'un homme qui est en train de finir son cycle, tout en imaginant cette folie Shakespearienne. Mais je pense qu'il est important de dire que ce spectacle nous fait un bien fou, parce qu'avant qu'il meure, le roi a vécu et l'on partage avec lui ce chemin initiatique qui va se dérouler sous nos yeux en une journée avec une vraie étape philosophique et quelque chose de très humain à partager avec ce Bérenger-là. »
« Je n'ai aucune conception de la mort et c'est ce qui m'ennuie. Mais dans « Le Roi se meurt », il n'était pas vraiment question d'un apprentissage de la mort, mais d'un désapprentissage de la vie. » disait Ionesco.
Le regard de Christophe Lidon : Du même auteur, il avait monté en 2009 « Délire à deux » avec Danièle Lebrun et Bernard Malaka. Pour quelles raisons revenir aujourd'hui vers Ionesco en choisissant « Le Roi se meurt » ? « En fait, je tenais à monter une pièce classique qui parle d'un monde parti à vau-l'eau, parce qu'en ce moment, je pense que c'est notre préoccupation principale. En relisant la pièce, je me suis dit qu'elle parlait bien de ces despotes qui mettent le monde à mal et l'avenir de nos enfants en danger. Finalement, elle m'a parlé différemment parce qu'elle est hantée, malgré tout l'amour que j'ai pu leur porter, par les deux comédiens ogres, Michel Aumont et Michel Bouquet, qui ont imprégné le rôle de leur style, plus fortement que le texte lui-même. Ils ont dévoré tout l'espace scénique de leur talent au point que l'on en oubliait un peu qu'il y a six rôles. Pour moi, c'est important de redonner à la pièce un esprit choral parce que, les deux reines, le garde, Juliette la bonne, le médecin, tous les rôles sont passionnants et nous parlent au plus profond de notre âme. Voilà ce que je ressentais aussi en donnant le rôle à Vincent Lorimy qui vient du théâtre public et se montre incroyablement humain et touchant pour faire oublier à chacun la puissance d'un Michel Bouquet. Donc, je suis entouré d'une famille d'acteurs que je connais depuis trente ans avec lesquels je peux redonner à la pièce son côté choral, Shakespearien : Un roi mourant, sa cour, une planète qui se délite... Je me suis beaucoup amusé aussi à faire les costumes et les décors, ce que je fais souvent. Là, je voulais que l'on puisse être à la fois dans un huis-clos et dans un ailleurs qui nous parle très fortement. Ionesco parlait de deux axes et moi j'ai voulu qu'on soit avant tout dans la tête d'un homme qui est en train de finir son cycle, tout en imaginant cette folie Shakespearienne. Mais je pense qu'il est important de dire que ce spectacle nous fait un bien fou, parce qu'avant qu'il meure, le roi a vécu et l'on partage avec lui ce chemin initiatique qui va se dérouler sous nos yeux en une journée avec une vraie étape philosophique et quelque chose de très humain à partager avec ce Bérenger-là. »
Paru le 21/11/2025
(10 notes) THÉÂTRE DES GEMEAUX PARISIENS Jusqu'au vendredi 6 février 2026
THÉÂTRE CONTEMPORAIN à partir de 12 ans. Le roi Bérenger ne veut pas le reconnaître, il va mourir.... Son royaume se dégrade et malgré l'accompagnement de ses deux reines et de son entourage, il enrage. Voici le parcours de cet homme jusqu'à la fin, de son pouvoir, de sa vie, de Tout... Avec ce texte devenu classique, Ionesco nous offre ...
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