Tutu, ce sont deux syllabes qui sonnent déjà comme un cri d'allégresse. C'est simple, ça va de soi et pourtant, comme dans "Le paradoxe du comédien" de Diderot, quel travail en amont ! Tutu, ce sont des "ah" d'admiration, des "oh" de surprise dans le public car derrière le burlesque, il y a la performance, l'art de la synchronisation, la prise de risque dans les portés acrobatiques et les chorégraphies sur pointes, les fausses chutes et la vraie connivence. Tutu joue depuis toujours sur le décalage, l'autodérision, ce mélange savant entre le technique et le fantaisiste, avec en point d'orgue de vrais moments de poésie comme ce danseur suspendu par un bras à une corde ou ces chants opératifs qui transportent le public. Tutu, c'est enfin et surtout un show haut en couleurs, mené à un rythme d'enfer qui en scotche plus d'un. Entre changements de costumes - tous plus aussi extravagants - et variations des thèmes ou des modules (danseur solo ou en collectif), on ressort galvanisé et joyeux. Merci à Philippe Lafeuille et ses équipes - mention spéciale à la bande-son et aux sublimes éclairages - de nous offrir à chaque fois un moment aussi rafraîchissant, performant et drôle !