Zoom par Philippe Escalier
				
			
			
			
			
			
				La Petite boutique des horreurs
			
			
			
			
			
				Théâtre de la Porte Saint-Martin
			
			
			
			
			
				Le tandem Christian Hecq et Valérie Lesort transforme la comédie musicale culte d'Alan Menken et Howard Ashman en délicieux spectacle débordant d'inventivité et de malice. Trois ans après sa création triomphale à l'Opéra-Comique, cette reprise trouve dans l'écrin plus intimiste de la Porte Saint-Martin une dimension nouvelle donnant à cette fable macabre une énergie et une verve inégalées.
			
			
			
			
				L'intrigue, née d'un film de série B signé Roger Corman en 1960, raconte l'histoire de Seymour, modeste employé d'une misérable boutique de fleurs située dans un quartier mal famé. Le jeune homme cultive en secret une mystérieuse plante baptisée Audrey II, du prénom de sa collègue dont il est éperdument amoureux. Mais cette végétation exotique se révèle carnivore et n'a de cesse de réclamer sa pitance humaine, plongeant son propriétaire dans un engrenage digne d'un pacte faustien moderne.
Le couple d'interprètes lyriques Guillaume Andrieux et Judith Fa campe avec une touchante fraîcheur le duo central : lui en Seymour maladroit et naïf, elle en Audrey fragile qui rêve de mixeurs et de machines à laver. Leurs grandes envolées vocales marquent le spectacle de leur empreinte lyrique, notamment dans une version française de "Suddenly, Seymour" chargée d'émotion. Cette pureté vocale, héritée de leur formation lyrique, se marie admirablement à l'esprit pop et aux rythmes endiablés de la superbe partition originale. On est bluffé !
La distribution s'enrichit de deux figures majeures de la comédie musicale française : David Alexis, remarquable et merveilleux en opportuniste Monsieur Mushnik après avoir incarné Thénardier dans "Les Misérables", et Arnaud Denissel, surprenant en dentiste sadique qu'il interprète avec une gestuelle expansive rappelant Elvis. Dès son arrivée sur scène, juché sur une moto miniature, dans son invraisemblable tenue, il provoque une série ininterrompue d'éclats de rire.
Trois muses modernes, Anissa Brahmi, Laura Nanou et Sofia Mountassir commentent l'action avec une ironie jubilatoire et électrisent littéralement la salle avec leurs magnifiques voix.
Entre humour noir et horreur burlesque, les choix scénographiques nous plongent dans une Amérique des années soixante acidulée, où la boutique de fleurs semble perdue dans un ghetto coloré. Les costumes aux teintes vives, les coiffures choucroute et les coupes afro reconstituent avec gourmandise l'esthétique pop de cette époque révolue. La marionnette de la plante carnivore trouve ici une autre dimension et prend littéralement vie grâce au travail et à l'inventivité de l'équipe menée par Carole Allemand, cette créature végétale aussi séduisante que terrifiante étant incarnée avec brio par Daniel Njo Lobé, lui aussi très applaudi à la fin. L'Orchestre Le Balcon, installé dans les corbeilles latérales, insuffle à la partition une énergie rock'n'roll qui dialogue avec les interprètes dans une osmose parfaite. Sans aucun temps mort, ce spectacle total conjugue virtuosité vocale, chorégraphies enlevées signées Rémi Boissy et une éblouissante folie visuelle caractéristique de l'univers de Christian Hecq et Valérie Lesort, plébiscité comme toujours avec un fol enthousiasme par le public reconnaissant.
			
			
			
			
			
			
			Le couple d'interprètes lyriques Guillaume Andrieux et Judith Fa campe avec une touchante fraîcheur le duo central : lui en Seymour maladroit et naïf, elle en Audrey fragile qui rêve de mixeurs et de machines à laver. Leurs grandes envolées vocales marquent le spectacle de leur empreinte lyrique, notamment dans une version française de "Suddenly, Seymour" chargée d'émotion. Cette pureté vocale, héritée de leur formation lyrique, se marie admirablement à l'esprit pop et aux rythmes endiablés de la superbe partition originale. On est bluffé !
La distribution s'enrichit de deux figures majeures de la comédie musicale française : David Alexis, remarquable et merveilleux en opportuniste Monsieur Mushnik après avoir incarné Thénardier dans "Les Misérables", et Arnaud Denissel, surprenant en dentiste sadique qu'il interprète avec une gestuelle expansive rappelant Elvis. Dès son arrivée sur scène, juché sur une moto miniature, dans son invraisemblable tenue, il provoque une série ininterrompue d'éclats de rire.
Trois muses modernes, Anissa Brahmi, Laura Nanou et Sofia Mountassir commentent l'action avec une ironie jubilatoire et électrisent littéralement la salle avec leurs magnifiques voix.
Entre humour noir et horreur burlesque, les choix scénographiques nous plongent dans une Amérique des années soixante acidulée, où la boutique de fleurs semble perdue dans un ghetto coloré. Les costumes aux teintes vives, les coiffures choucroute et les coupes afro reconstituent avec gourmandise l'esthétique pop de cette époque révolue. La marionnette de la plante carnivore trouve ici une autre dimension et prend littéralement vie grâce au travail et à l'inventivité de l'équipe menée par Carole Allemand, cette créature végétale aussi séduisante que terrifiante étant incarnée avec brio par Daniel Njo Lobé, lui aussi très applaudi à la fin. L'Orchestre Le Balcon, installé dans les corbeilles latérales, insuffle à la partition une énergie rock'n'roll qui dialogue avec les interprètes dans une osmose parfaite. Sans aucun temps mort, ce spectacle total conjugue virtuosité vocale, chorégraphies enlevées signées Rémi Boissy et une éblouissante folie visuelle caractéristique de l'univers de Christian Hecq et Valérie Lesort, plébiscité comme toujours avec un fol enthousiasme par le public reconnaissant.
				Paru le 29/10/2025
			
			
			
			
			
			
			 
					 
					 
					 
					 
					 
				|           (17 notes) THÉÂTRE DE LA PORTE SAINT-MARTIN Jusqu'au vendredi 16 janvier 2026 
	COMÉDIE MUSICALE à partir de 12 ans. Malmené par le fleuriste qui l’emploie, Seymour cultive en secret une plante exotique. Problème : l’étrange végétal est carnivore…
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