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© Penelope Marcade
Interview par Patrick Adler
Lancelot Cherer "Fin, fin et fin"
Au Théâtre Lepic

Trois mots pour quatre personnages, quatre copains de cours, quatre amis proches qui, partis en vacances en Flandre, ont vu mûrir ce projet théâtral. Ce n'est pas par hasard s'ils accèdent d'emblée au Lepic, auréolé en deux ans déjà de trois Molières. Cette co-production Béliers-Lepic a du flair !
Modeste, Lancelot Cherer, leader du groupe, déjà repéré pour sa prestation phénoménale dans « La Journée de la jupe », entre autres, car il est aujourd'hui archi-connu comme le Zack Projean de la série « Demain nous appartient », nous explique par le menu le projet... et le titre énigmatique.

Lancelot Cherer


"Que ferait-on si la fin du monde arrivait ? Imaginez un Président, incapable d'annoncer cette nouvelle. Dans la pièce, il est désacralisé, rendu humain, avec ses failles, ses fragilités (il a recours à la cocaïne), sa solitude. Le quatuor que nous formons, en revanche, est solide. Il tient grâce à l'amitié. Certes, je suis le distrait du groupe (dans l'histoire j'oublie les cartes) mais tout le monde est solidaire dans cette fin du monde où plus rien n'a d'importance, hormis les sentiments. Les autres ? Ils sont dans le déni de réalité, c'est pour cela que les contrôleurs continuent de contrôler et les flics... de fliquer ! Nous, nous avons décidé de pique-niquer sur la plage. C'est une belle fin, non ?"


« Fin, fin et fin » est un road-movie plutôt baroque, non ?
C'est surtout un hommage aux distraits et comme nous venons du hip-hop et, me concernant, du cirque et que notre culture est plurielle, pour rendre le récit comique, on s'est servi du ressort des films de zombie, des films d'horreur, d'où ces bras arrachés, cet univers parfois glauque où même le Président peut devenir un zombie. Nous jouons plusieurs personnages qui ont tous vocation à être « humains » car, à la fin des fins, qu'est-ce qu'il reste de fondamental si ce n'est l'amour ? Il faut bien comprendre que, même si les rires fusent, cette pièce est avant tout une ode à l'humanité.

Côté décors, c'est très curieux. Rien n'est figé, on a l'impression que tout se transforme.
Oui, le canapé devient banc et voiture. La porte s'aménage, elle devient station-service ou toilette...
Au vu du public (beaucoup d'ados et de jeunes adultes) j'ai l'impression qu'on peut passer à côté si on n'a pas « la réf ».
C'est faux car nous avons aussi un public plus âgé, plus aguerri, qui découvre cette écriture théâtrale nouvelle avec bonheur.



Il a toujours cet air candide, ce sourire angélique qui, forcément, rappelle son père : Pierre-Jean Chérer. En quelques années seulement, Lancelot s'est fait un prénom et quelques succès. Son premier Avignon, qu'il place toujours sous l'angle du collectif, en est un puisque la pièce se joue à guichets fermés, ce qui augure bien d'autres. On croise donc les doigts pour Paris au Lepic. Et, comme c'est avant tout un homme de troupe, il n'omet pas, à la fin de l'entretien, de citer ses partenaires : Baptiste Dupuy, Enzo Monchauzou, Eugénie Thieffry.
Paru le 18/10/2025

(13 notes)
FIN, FIN ET FIN
THÉÂTRE LEPIC
Jusqu'au dimanche 28 décembre

COMÉDIE à partir de 10 ans. Demain matin, c’est le dernier lever de soleil. Le président a fait une annonce, le monde c’est fini. Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on panique ? Est-ce qu’on irait pas plutôt pique-niquer à la plage? Profiter des derniers rayons de soleil ! C’est ce que choisissent de faire Charlie, Bastien, e...

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