Connexion : Adhérent - Invité - Partenaire

© Bruno Perroud
Interview par Jeanne Hoffstetter
Virginie Lemoine
met en scène "Dolores" au théâtre Actuel La Bruyère

Pour être incroyable, l'histoire de Silvin Rubinstein n'en n'est pas moins authentique. Elle inspire à Yann Guillon et Stéphane Laporte une pièce magnifique et incontournable.
Bref résumé : Dans les années trente, Silvin et sa sœur jumelle Maria, deux jeunes juifs épris de Flamenco, deviennent « Imperio y Dolores » acclamés dans les plus prestigieux cabarets d'Europe, jusqu'à ce que le nazisme les rattrape. Maria et sa mère sont déportées, Silvin rongé par la haine et le désir de vengeance se travestit et devient Dolores...

Acclamé deux ans de suite à Avignon, quel est votre sentiment à la veille de ces représentations parisiennes ?
Une grande jubilation bien sûr, mais aussi le doute car rien n'est jamais acquis, donc on prie les Dieux du théâtre pour qu'ils soient avec nous.

Qu'est-ce qui a motivé ce désir de mettre en scène cette histoire incroyable et méconnue ?
C'est déjà la grande qualité du texte. Ensuite, les auteurs et moi avons beaucoup travaillé ensemble, jusqu'à faire une dizaine de versions autour de cette folle histoire, de ce personnage incroyable que je ne connaissais pas avant 2018 quand les auteurs m'en ont parlé.

Quelles questions vous êtes-vous posées au départ pour relever un tel défi : Suivre le parcours de Silvin au long de sa vie, sa transformation, en harmonisant les décors, la musique, le son, la lumière, la chorégraphie et le jeu pour en faire une histoire au long cours... ?
La première question était celle du comédien qui allait incarner à la fois Silvin aussi bien jeune que vieux, et sa sœur. Il fallait qu'il ait une grande puissance et qu'il soit beau. Je ne voyais qu'Olivier Sitruk pour remplir toutes ces cases et on a eu l'immense bonheur qu'il accepte tout de suite. La seconde était celle de la scénographie puisqu'on traverse le siècle et que l'on voyage beaucoup géographiquement. C'est-à-dire que vous avez sur la table des éléments très hétéroclites, des danseurs, des pas de flamenco, des chorégraphies, cette vie que l'on raconte et des sauts dans le temps entre le début du 20ème siècle et les années 2000. J'ai travaillé main dans la main avec Marjorie Ascione la chorégraphe pour assembler tout ça. C'est sans doute un des plus grands défis auquel j'ai eu à faire face parce qu'il s'agit d'une fresque monumentale dont nous avons pendant un an préparé les répétitions avec Mehdi Izza qui a fait les lumières.

Comment avez-vous travaillé avec Olivier Sitruk pour parvenir à ce résultat fascinant ?
J'étais persuadée que son talent lui permettait de revêtir entièrement le costume. On y a beaucoup travaillé dans une atmosphère chaleureuse et sympathique. Certains jours on avait besoin de définir les choses et d'autres jours besoin de les incarner.

Que diriez-vous pour conclure ?
Que je rends vraiment hommage à tous les artistes qui incarnent ce spectacle : François Feroleto, qui est Kurt Werner aux côtés d'Olivier, Joséphine Thoby et Sharon Sultan, qui jouent Maria la sœur et Maria la danseuse, Ruben Molina, Cristo Cortes, Dani Barba, nos danseurs et musiciens. C'est vraiment une troupe magnifique !
Paru le 20/10/2025

(66 notes)
DOLORES
THÉÂTRE ACTUEL / LA BRUYÈRE
Jusqu'au mercredi 31 décembre

COMÉDIE DRAMATIQUE. La tourmente de l’Histoire transforme parfois les quidams en héros. Sylvin Rubinstein, qui n’attendait de la vie que de danser le flamenco avec sa sœur jumelle Maria, entre dans la résistance contre les nazis. Après plusieurs mois dans le ghetto de Varsovie, il s’allie à Kurt Werner, officier de l...

Voir tous les détails