Portrait par Philippe Escalier
Jean-Philippe Daguerre
adapte « Marius » au Ranelagh
On ne présente plus Jean-Philippe Daguerre. Bourreau de travail, aimé du public, devenu au fil du temps «collectionneur» de Molières, il a été distingué cinq fois lors de la dernière cérémonie d'avril 2025 aux Folies Bergère pour «Du Charbon dans les veines», confirmant sa place parmi les metteurs en scène les plus plébiscités du théâtre privé français.
Avec « Marius », joué à guichets fermés lors du Off d'Avignon 2025, il propose une relecture touchante de la célèbre pièce de Marcel Pagnol, portée par les comédiens de la branche méridionale du Grenier de Babouchka. Personne ne boudera son plaisir face à un texte, aussi émouvant que drôle, parfaitement joué et mis en scène.
C'est à l'occasion d'un échange avec un ami à Avignon, il y a deux ans, qu'une constatation s'impose à lui : bien qu'admirant profondément l'œuvre de Marcel Pagnol, son auteur de prédilection du XXeᵉ siècle, il n'a jamais encore porté à la scène l'un de ses textes. Cette révélation fait écho au regard que la critique porte fréquemment sur sa démarche artistique qui consiste, comme chez le grand écrivain provençal, à mettre en lumière la beauté du quotidien et la poésie inhérente aux vies modestes.
Jean-Philippe Daguerre sait que le moment de « s'attaquer » à Pagnol est venu. Le théâtre d'Aubagne a vent du projet et lui propose de s'y associer. Sauf qu'ils venaient de monter Marius, et que Jean-Philippe Daguerre ne souhaitait pas changer son projet. À Paris, Le Ranelagh ayant approuvé l'idée avec enthousiasme, lui ouvre une nouvelle fois ses portes. « Marius est un gros morceau et c'est grâce à toutes ses énergies conjuguées que j'ai décidé de me lancer. »
Il résume simplement les principales orientations de sa mise en scène : « J'ai choisi de déplacer un peu la pièce dans le temps, on passe de 1930 à 1960, et les comédiens vont évoluer, non pas dans un bar fermé mais dans une paillote ouverte dans laquelle tout communique, y compris l'étal de poissons d'Honorine. J'ai aussi amené un accent mélangé, qui respecte les différentes façons de parler de la région. J'ai voulu un Marseille plus urbain, plus rapide et un environnement à ciel ouvert. »
Cette disposition scénique permet au public d'être partie intégrante du spectacle et explique aussi les retours dithyrambiques. « Deux choses m'ont beaucoup touché, le nombre de jeunes qui sont venus voir le spectacle, sans connaître la pièce et qui ont ri et pleuré, et puis, les vieux griboux de ma génération, un peu sceptiques, pour qui le film était un mythe indépassable, qui se sont laissés embarquer. » Un succès qui permet aujourd'hui de programmer la suite (on ne va pas s'arrêter en si bon chemin !) en 2027 avec « Fanny », le 28 février précisément, date anniversaire de la naissance de Pagnol.
Impossible de laisser partir Jean-Philippe Daguerre sans qu'il nous donne le secret de son activité débordante, lui qui a toujours proclamé que le théâtre était sa vie. « Le temps où je répète est un moment de repos. Les répétitions, le travail autour d'un spectacle, quand tout est choisi et rien n'est subi, c'est ce qui me régénère ! ». Sans compter quelques soirées un peu hors du temps : « La mise en scène du "Barbier de Séville" aux Fêtes Nocturnes de Grignan m'a fait du bien. Cela m'a isolé de Paris et m'a permis de me ressourcer, avec ce site en plein air magnifique, neuf artistes en état de grâce, le ciel étoilé et un petit vent pour nous rafraîchir ! »
C'est à l'occasion d'un échange avec un ami à Avignon, il y a deux ans, qu'une constatation s'impose à lui : bien qu'admirant profondément l'œuvre de Marcel Pagnol, son auteur de prédilection du XXeᵉ siècle, il n'a jamais encore porté à la scène l'un de ses textes. Cette révélation fait écho au regard que la critique porte fréquemment sur sa démarche artistique qui consiste, comme chez le grand écrivain provençal, à mettre en lumière la beauté du quotidien et la poésie inhérente aux vies modestes.
Jean-Philippe Daguerre sait que le moment de « s'attaquer » à Pagnol est venu. Le théâtre d'Aubagne a vent du projet et lui propose de s'y associer. Sauf qu'ils venaient de monter Marius, et que Jean-Philippe Daguerre ne souhaitait pas changer son projet. À Paris, Le Ranelagh ayant approuvé l'idée avec enthousiasme, lui ouvre une nouvelle fois ses portes. « Marius est un gros morceau et c'est grâce à toutes ses énergies conjuguées que j'ai décidé de me lancer. »
Il résume simplement les principales orientations de sa mise en scène : « J'ai choisi de déplacer un peu la pièce dans le temps, on passe de 1930 à 1960, et les comédiens vont évoluer, non pas dans un bar fermé mais dans une paillote ouverte dans laquelle tout communique, y compris l'étal de poissons d'Honorine. J'ai aussi amené un accent mélangé, qui respecte les différentes façons de parler de la région. J'ai voulu un Marseille plus urbain, plus rapide et un environnement à ciel ouvert. »
Cette disposition scénique permet au public d'être partie intégrante du spectacle et explique aussi les retours dithyrambiques. « Deux choses m'ont beaucoup touché, le nombre de jeunes qui sont venus voir le spectacle, sans connaître la pièce et qui ont ri et pleuré, et puis, les vieux griboux de ma génération, un peu sceptiques, pour qui le film était un mythe indépassable, qui se sont laissés embarquer. » Un succès qui permet aujourd'hui de programmer la suite (on ne va pas s'arrêter en si bon chemin !) en 2027 avec « Fanny », le 28 février précisément, date anniversaire de la naissance de Pagnol.
Impossible de laisser partir Jean-Philippe Daguerre sans qu'il nous donne le secret de son activité débordante, lui qui a toujours proclamé que le théâtre était sa vie. « Le temps où je répète est un moment de repos. Les répétitions, le travail autour d'un spectacle, quand tout est choisi et rien n'est subi, c'est ce qui me régénère ! ». Sans compter quelques soirées un peu hors du temps : « La mise en scène du "Barbier de Séville" aux Fêtes Nocturnes de Grignan m'a fait du bien. Cela m'a isolé de Paris et m'a permis de me ressourcer, avec ce site en plein air magnifique, neuf artistes en état de grâce, le ciel étoilé et un petit vent pour nous rafraîchir ! »
Paru le 16/10/2025






![]() ![]() ![]() ![]() ![]() (27 notes) THÉÂTRE DU RANELAGH Jusqu'au dimanche 11 janvier 2026
COMÉDIE DRAMATIQUE RÉPERTOIRE CLASSIQUE à partir de 10 ans. Marius aide son père César, bourru et bonhomme, à tenir son bar juste à côté de l’étal de coquillages de la petite Fanny. Pourtant l’envie de prendre la mer l’obsède. Marius & Fanny sont complices depuis leur enfance… jusqu’au jour où le grand trois mats Le Malaisie fait une courte escale à Marsei...
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