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D.R.
Spécial Avignon par Patrick Adler
La métamorphose
À la Factory-Tomasi

Oubliez Zweig pendant une heure. Cette "métamorphose" n'a rien à voir avec lui. Encore que... la recherche du vrai chez l'auteur Autrichien n'est pas absente de son œuvre. La Compagnie "Sept heures d'avance" a pour originalité d'être un théâtre-verbatim. Elle collecte des infos sur un thème donné, les retranscrit puis joue les propos des personnes interrogées. C'est surprenant, pédagogique, authentique. Pour un premier Avignon joué presque à guichets fermés, saluons cette prouesse !
Ils sont jeunes, fringants, débordent d'énergie. Tous et toutes munis(es) d'une oreillette, ils sont les messagers de bouts de vie qu'ils vont retranscrire devant nous avec précision, en prenant tour à tour la voix d'un enfant, d'une ado, d'un parent, d'une dame âgée. Le thème choisi est transgénérationnel : Qu'est-ce que grandir ? Il permet d'explorer toutes les étapes de notre existence, des premiers émois et ébats amoureux jusqu'à l'attente de la mort. C'est puissant, authentique, enjoué, brut et gracieux à la fois car derrière le texte qui forcément (nous) interroge, il y a ces moments chorégraphiés élégants qui réveillent le plateau.
Forte de sa jeunesse, cette troupe donne tout dans ces tableaux où le langage des mots se mêle à celui du corps dans une belle harmonie, où l'enfant intérieur de chacun est réveillé, parfois même sonné face à toutes ces "métamorphoses" qui nous renvoient comme un miroir ce que nous vivons ou avons vécu.
Parfois, ce qui peut paraître anecdotique fait sens. C'est tout le projet de cette troupe aussi énergique que brillante qui semble dévorer la vie à pleines dents et nous offre au final son plus beau sourire avec cette fierté non feinte d'avoir gagné son pari. Le public est totalement conquis, nous aussi. Bravo donc à Pauline Arthus-Schaller, la chorégraphe, à Bertille Mirallié qui signe la mise en scène, à Coline Mattel , créatrice des lumières et aux comédien(nes) : Théo Dachary, Mare-Anne Guilbert, Gaspard de Soultrait et Victoria Szezucki.
Plus d'informations : www.la-factory.org/
Paru le 17/07/2025