Spécial Avignon par Patrick Adler
Noir, juif et borgne
Au Théâtre des Brunes
Il s'appelle Larry Benzaken, il promène nonchalamment sa petite trentaine... et presque vingt ans de métier où il sera tour à tour comédien, danseur, musicien, chanteur, chroniqueur, auteur et même coach dans la prestigieuse école Method Acting Center. Il aura suffi d'un voyage à New York, la découverte du quartier d'Harlem, de ceux qui ont connu Sammy Davis et la rencontre avec le metteur en scène Hugues Duquesnes ("Ben Hur la parodie", "Les gueules noires", deux gros succès inscrits à son palmarès) et d'un homme-orchestre surdoué, Franck Lebon, pour que le projet voie le jour. Premier Avignon et déjà une totale réussite. Quelle claque !
Il entre sur le plateau. Le pas est lent, mesuré, la voix est chaude, puissante. Les mots claquent, l'histoire est en marche. Pendant plus d'une heure, c'est toute l'incroyable vie de son "guide" (sic) Sammy Davis Jr. qui va se dérouler devant nous, ponctuée par les respirations et l'habillage musicaux de Franck Lebon sur scène. Et la magie opère. Tout de suite.
Il y a l'histoire, bien sûr, celle des Afro-Américains du XXè siècle, cette Amérique d'avant, divisée, le racisme ordinaire, le Klu-Klux Klan, l'assassinat de Malcolm X, le "I have a dream" du pasteur Martin Luther King, Rosa Parks et, au milieu de tout cela, un gamin de trois ans qui, en quelques années, se fait une place, un nom... planétaires, un gamin libre qui n'a eu de cesse de clamer : "Je serai l'artiste que je veux être et non pas l'artiste que vous voulez que je sois". Sa vie aura été émaillée de belles rencontres (Franck Sinatra, Dean Martin, Jerry Lewis, entre autres...) mais aussi de violences (il perdra un œil, subira les foudres aussi bien des blancs que de ses congénères blacks lors de son mariage avec Mae, Suédoise, au point de vouloir quitter l'Amérique mais le combat de sa vie pour la tolérance, la paix, contre le racisme est plus important et qui mieux que lui pouvait le mener ?). Le pays change, évolue. Certes, il y a encore des ratés mais quand Larry Benzaken égrène avec fierté à la fin tous ses frères blacks qui sont devenus des légendes, de Sidney Poitier à Beyoncé, de Ray Charles à Spike Lee, de Stevie Wonder à Barack Obama, l'émotion est à son comble.
Et il y a la musique qui accompagne l'histoire. Forcément. Elles sont indissociables. C'est celle des percussions ou de la batterie qui agissent comme les battements du coeur - Sammy Davis Jr. était batteur -, celle du tambour amérindien, et puis les chants tirés du gospel, le rap... Tout est musique et rythme dans le spectacle, des notes qui s'envolent sur le clavier jusqu'à la musicalité des mots et les silences qui en disent long. Coté lumières, on notera le parti pris du clair-obscur : il sert l'histoire, celle d'une douleur mais aussi d'une félicité. Cette histoire est servie avec amour par un magicien des mots, un véritable conteur qui, par sa voix chaude et un sens inégalé du tempo, fait œuvre de transmission et fait vibrer plus d'une heure durant le public du Théâtre des Brunes.
Trio gagnant que ces trois artistes de cœur : Larry Benzaken, Franck Lebon et Hugues Duquesnes. Ce spectacle est déjà à classer dans le trio gagnant du Festival d'Avignon 2025. Assurément. Chapeau, Messieurs !
Il y a l'histoire, bien sûr, celle des Afro-Américains du XXè siècle, cette Amérique d'avant, divisée, le racisme ordinaire, le Klu-Klux Klan, l'assassinat de Malcolm X, le "I have a dream" du pasteur Martin Luther King, Rosa Parks et, au milieu de tout cela, un gamin de trois ans qui, en quelques années, se fait une place, un nom... planétaires, un gamin libre qui n'a eu de cesse de clamer : "Je serai l'artiste que je veux être et non pas l'artiste que vous voulez que je sois". Sa vie aura été émaillée de belles rencontres (Franck Sinatra, Dean Martin, Jerry Lewis, entre autres...) mais aussi de violences (il perdra un œil, subira les foudres aussi bien des blancs que de ses congénères blacks lors de son mariage avec Mae, Suédoise, au point de vouloir quitter l'Amérique mais le combat de sa vie pour la tolérance, la paix, contre le racisme est plus important et qui mieux que lui pouvait le mener ?). Le pays change, évolue. Certes, il y a encore des ratés mais quand Larry Benzaken égrène avec fierté à la fin tous ses frères blacks qui sont devenus des légendes, de Sidney Poitier à Beyoncé, de Ray Charles à Spike Lee, de Stevie Wonder à Barack Obama, l'émotion est à son comble.
Et il y a la musique qui accompagne l'histoire. Forcément. Elles sont indissociables. C'est celle des percussions ou de la batterie qui agissent comme les battements du coeur - Sammy Davis Jr. était batteur -, celle du tambour amérindien, et puis les chants tirés du gospel, le rap... Tout est musique et rythme dans le spectacle, des notes qui s'envolent sur le clavier jusqu'à la musicalité des mots et les silences qui en disent long. Coté lumières, on notera le parti pris du clair-obscur : il sert l'histoire, celle d'une douleur mais aussi d'une félicité. Cette histoire est servie avec amour par un magicien des mots, un véritable conteur qui, par sa voix chaude et un sens inégalé du tempo, fait œuvre de transmission et fait vibrer plus d'une heure durant le public du Théâtre des Brunes.
Trio gagnant que ces trois artistes de cœur : Larry Benzaken, Franck Lebon et Hugues Duquesnes. Ce spectacle est déjà à classer dans le trio gagnant du Festival d'Avignon 2025. Assurément. Chapeau, Messieurs !
Plus d'informations : www.theatredesbrunes.fr/
Paru le 16/07/2025





