Elles sont deux mais en valent dix. Elles chantent aussi bien les grands airs d'opéra que les standards de variété, elles s'amusent de tout, transforment tout - les airs, les paroles -, aiment se déguiser à l'envi et surtout sans complexes car leur art tient à la fois du chant, de la comédie et du burlesque. En somme, Marion et Aurore sont deux clowns au féminin qui maîtrisent l'art du lyrique et peu leur chaut s'il faut mélanger les genres. De la pop au yéyé, du rock au baroque, elles assurent et comme leurs bouffonneries ne sauraient faire oublier leur virtuosité vocale, le public, de plus en plus en fidèle depuis l'Opus 1 (des mois d'exploitation parisienne au Lucernaire, des mois de tournée en province), se précipite déjà à l'Episcène pour voir l'Opus 2 qui s'apparente, cette fois, à une ode au souvenir, à la mémoire. Autant dire que la leur ne flanche pas et qu'elles y vont à fond, se jouant de tout, y compris des applications, des sonneries intempestives au théâtre, qu'au passage elles massacrent copieusement. C'est moderne, enlevé, rythmé, en un mot jubilatoire, d'autant que l'accordéoniste, opéra... tionnel, éclectique et doué, habille à lui seul l'ensemble du show et que de jolies lumières et autres projections-vidéo viennent couronner ce moment de grâce, aussi léger que performant. On adore !