J'ai vu ce spectacle au Théâtre de Poche Montparnasse et je n'exagère pas en disant que j'ai vu là un diamant dont l'éclat illuminait jusqu'au fond de la salle. J'ai vu Vivien Leigh en personne nous conter ses joies, ses peines, ses ambitions, ses angoisses, sa maladie, son amour fou pour le théâtre et pour son époux Laurence Olivier, avec une impertinence et un humour ravageur. Si je dis : "J'ai vu Vivien Leigh" c'est que Caroline Silhol, qui a adapté et fait sien le texte de l'Américaine Marcy Lafferty, incarne littéralement ce personnage d'exception qu'en France, sortis de « Autant en emporte le vent » et de « Un tramway nommé désir », nous connaissons si mal. Ce que Caroline Silhol accomplit là (merveilleusement dirigée par Anne Bourgeois), seule en scène entre deux fauteuils, un bouquet de roses blanches, un verre et une carafe d'eau, est magique!

« Oui, je suis heureuse des réactions très fortes et émues que je reçois tous les soirs tant je me suis impliquée avec Anne pour que ce spectacle raconte un parcours passionnant et troublant de femme et d'actrice qui se sont perdues l'une dans l'autre. Sa grande fragilité psychologique n'est sans doute pas étrangère à son incandescence. Elle a accompli ses rêves mais à quel prix ! J'ai insisté dans mon adaptation sur l'humour, qu'elle avait iconoclaste et séducteur, et sur l'émotion qu'elle portait en elle comme un parfum. Et surtout, c'est la première fois que je trouvais vérité et sincérité dans un portrait d'actrice. Je suis ravie de présenter ma "Vivien" en Avignon. J'ai hâte ! »