Article de Patrick Adler
Mozart - One Piano Show
La Scène Libre
François Moschetta aurait pu, comme ses pairs, choisir la voie royale des pianistes solistes dans des salles prestigieuses. Mais ça, il l'a déjà fait et puis se "fonctionnariser" à la trentaine... Alors, à l'instar d'un Pierre Niney ou d'un Laurent Laffitte quittant très tôt la Comédie Française, ce jeune surdoué du clavier a préféré l'aventure, l'inconnu, le grand bain du seul-en-scène. Grand bien lui a pris. Après un Avignon archi-comble, Paris découvre ce pianiste d'un genre nouveau, résolument de son temps : un pianiste 2.0 ! On se régale !
Les notes comme les mots s'égrènent à une vitesse folle. L'apanage des virtuoses. Ne lui parlez pas de sa dextérité, de la souplesse de son poignet, de l'agilité de ses doigts. Modeste, il vous répondra qu'il n'est pas Mozart, ajoutant même : "N'est pas Mozart qui veut". Et c'est ce qu'il va nous démontrer dans cette conf' pianistique où, s'amusant comme un gosse à "déconstruire" - puisque c'est d'actualité, dit-il - il nous narre par le menu le parcours de ce musicien qui n'avait pas ses faveurs au départ (il lui préférait Bartok, Debussy, Rachmaninov, plus "nerveux" (sic)) mais qui deviendra source de joie et rencontre capitale à l'arrivée. C'est instructif, pédagogique, décalé car le jeune musicien, mué en prof disruptif n'hésite pas à convoquer Bruel, Nougaro et même un rappeur pour illustrer sa narration, à moquer les calèches d'antan - les Flixbus d'aujourd'hui (sic) -, les "dates" de l'époque, à parodier les interviews façon Augustin Trapenard dans "La Grande Librairie", à parodier "La tirade des nez" de Cyrano et même à solliciter le public pour... un menuet ! Car c'est là toute la force et la réussite de ce seul-en-scène : il est interactif et amusant. Comme François Moschetta a un fort capital sympathie, doublé d'une certaine érudition, qu'il est abordable en tous points, tout le monde joue le jeu, petits et grands. Et quand il fait un parallèle entre la découverte de Mozart et la naissance de son enfant, quand il titille la corde sensible, on fond littéralement.
Avec Mozart, on avait connu "La flute enchantée", avec François Moschetta, on découvre "Le piano enchanté" ! Courez l'applaudir !
Avec Mozart, on avait connu "La flute enchantée", avec François Moschetta, on découvre "Le piano enchanté" ! Courez l'applaudir !
Paru le 15/10/2024
(63 notes) SCÈNE LIBRE (LA) Jusqu'au dimanche 29 décembre
ONE (WO)MAN SHOW. One Piano Show, c’est la fusion facétieuse du récital et stand up, la rencontre pétillante de l’humour et de la musique classique ! François est pianiste classique et n’a jamais joué Mozart. Trop gnan-gnan à son goût. Mais un jour sa vie bascule et le voilà obligé d’interpréter sa musique. Dans un...
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