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D.R.
Article de Patrick Adler
La Chute
À L’Essaion.

Des hommes de valeur, on a coutume de dire qu'ils ont "le cul entre deux chaises". C'est peut-être ce qui a motivé Jean-Baptiste Artigas, à la fois interprète et metteur en scène, à offrir un rôle prépondérant aux deux sièges dans la version théâtrale de Jacques Galaup,
Le texte est puissant et ardu. S'il n'y avait la variation de jeu du comédien qui se balade aussi bien dans les mots que dans l'espace, passant de sa chaise au piano puis à la station debout, retournant l'autre chaise - celle de son interlocuteur, restée vide - pour figurer un changement de lieu, on pourrait s'y perdre.
Mais il ne lâche rien, nous captive, nous fait imaginer dans cet espace quasi nu, dans ce dialogue avec le vide, ses errements, sa détresse, son cynisme, sa lâcheté. Tout est à la fois minimaliste et essentiel, comme les lumières qui habillent en fonction du propos le face-à- face imaginaire. Les respirations jazzy au piano qu'il maîtrise également marquent comme des signets les chapitres d'un livre, ici les actes de la pièce.

C'est à la fois magistral et humble : entre la musicalité des mots, la belle voix grave de Jean-Baptiste Artigas et les notes de piano, ce voyage introspectif dans ce bar d'Amsterdam et cette évocation du Pont Royal et de la Seine nous laisse "scotchés" sur notre chaise. Laissez-vous tenter ! D'autant que... c'est à l'Essaion, souvent gage de qualité !
Paru le 09/09/2024

(3 notes)
CHUTE (LA)
THÉÂTRE ESSAÏON
Jusqu'au lundi 6 janvier 2025

TEXTE(S) à partir de 13 ans. Au Mexico-City, un bar à matelots d’Amsterdam où l’on commande dans toutes les langues du genièvre à une créature mutique qui ne comprend que le hollandais, un homme interpelle un autre homme. Une longue conversation s’établit entre eux. Face à son mystérieux interlocuteur et compatriote muet, Jea...

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