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© Philippe Dayries
Dossier par Philippe Escalier
"Naïs" de Pagnol
à l’affiche du Lucernaire

Après le succès rencontré au cours des deux derniers festivals d'Avignon, les parisiens peuvent applaudir « Naïs », adapté par Arthur Cachia et mis en scène par Thierry Harcourt, jusqu'au 30 juin 2024. Présentation de l'équipe qui a su faire vivre cette pièce de la plus belle des façons.
Arthur Cachia
Pour lui, tout commence en 2018, quand il met un terme à une carrière commencée dans un prestigieux restaurant étoilé. Sa reconversion ne pouvant se faire que dans le théâtre, il s'inscrit aux cours d'Art Dramatique du « Foyer » où il rencontrera des membres de l'équipe de « Naïs » avec lesquels il crée la compagnie Les Fautes de Frappe. À la fin de sa première année, il présente le monologue du Bossu de « Naïs », une évidence pour ce provençal, amoureux de Pagnol. Le jury dans lequel se trouve Thierry Harcourt lui remet un prix qui est à l'origine de leur rencontre. C'est à lui qu'Arthur Cachia fera appel pour mettre en scène « Naïs ». Lors de sa participation aux « 3 Coups de Jarnac », il joue le rôle-titre de « Dom Juan », « Le Misanthrope » mais aussi « Fric-Frac » qui est à l'origine de la proposition de Béatrice Agenin et d'Arnaud Denis de jouer Maurice, le fils de Georges Sand dans « Marie des Poules », pièce avec laquelle il a été à l'affiche du Studio des Champs-Élysées. Depuis, « Naïs » est devenue un phénomène qui n'en finit pas de surprendre et séduire, outre les professionnels, tous les amoureux du théâtre.

Thierry Harcourt
Amoureux des auteurs, Thierry Harcourt a savouré une année riche placée sous le signe de Pagnol, Anouilh et Ionesco. « Les Chaises » ont triomphé au Lucernaire avant de déménager pour six représentations à Versailles tandis que « Pauvre Bitos » continue d'étonner et d'enchanter le public parisien à Hébertot.
Séduit par la qualité de l'équipe, la personnalité et le travail d'Arthur Cachia, Thierry Harcourt a accepté sa proposition de mettre en scène « Naïs » et de servir Pagnol. « J'ai aimé que cette histoire soit adaptée d'une nouvelle de Zola. Son côté dramatique est allégé par la poésie de Pagnol. Cette dualité ressemble à nos vies et donne à l'œuvre tout son relief » souligne Thierry Harcourt avant d'ajouter que l'équipe de comédiens s'est entièrement dévouée à ces personnages hauts en couleurs et à ce texte « aussi élégant que léger, capable de nous faire rire et pleurer dans une même phrase ».
Avec 55 mises en scène à son actif, Thierry Harcourt est toujours soucieux de se renouveler. Il travaille actuellement sur deux seuls en scène, « Ne m'enlève pas mon chagrin » de Bénédicte Charpiat et une adaptation de « Terre des Hommes » de Saint-Exupéry par Pierre Devaux.

Marie Wauquier
Elle est arrivée au théâtre il y a 5 ans, venant, après avoir fait Science-Pô, du monde du conseil et de la finance. Issue des Cours Le Foyer, co-fondatrice de la compagnie Fautes de Frappe, « Naïs » est son premier grand spectacle.
Débordante d'énergie, certaine que le spectacle vivant a vocation à s'exprimer partout où c'est possible, elle continue à se consacrer à ses propres projets dont « Après la peine » qu'elle co-écrit actuellement et qu'elle interprétera en réalisant une co-mise en scène avec Alice Lobel et Fanny Fourme, basée sur des témoignages de détenues finissant leurs longues peines dans la ferme d'Emmaüs Baudonne, lieu de réinsertion unique en France, près de Bayonne. Cette pièce est une aventure de terrain et une histoire de rencontres pour laquelle elle a fait trois séjours sur place et qu'elle qualifie de « bouleversante ».
À quoi s'ajoute sa collaboration avec la compagnie « Les Motsdits » pour deux créations, « Dindon farci » de Mickaël Laurent et « Milady » de Margaux Wicart, librement inspirée d'Alexandre Dumas et qui sera mise en scène par Justine Vultaggio.

Kevin Coquard
Il débute par des cours d'improvisation et de théâtre à Reims. Lors de sa formation aux cours Le Foyer, il rencontre une partie de l'équipe de « Naïs » dont Arthur Cachia, fan de Pagnol comme lui. Des extraits sont donnés en spectacle de fin d'année en présence de Thierry Harcourt, membre du jury. Ce sera la première qu'ils monteront en sortant du Foyer avec leur compagnie nouvellement créée « Les Fautes de Frappe ».
Ayant toujours aimé raconter des histoires et faire rire, Kevin Coquard est attiré par le seul en scène. Il a, dans ce domaine, un projet en cours qui sera dirigé par Lydie Tison qui ne tarit pas d'éloge sur son écriture, où il mêle le rire, la poésie et le terroir, notamment sa Lorraine natale. Il a joué récemment dans « Mariage contre la montre » et a aussi écrit un boulevard qui attend la bonne occasion pour se monter.
Heureux co-scénariste et acteur avec Clément Pellerin et Pierre Metton, son premier court-métrage, pour le festival Nikon, autour des premiers fusillés pour l'exemple au début de la guerre de 14, a franchi les étapes et fait partie des 50 sélectionnés parmi les 2772 en lice.

Lydie Tison
Originaire du nord, à 19 ans, Lydie Tison, dont la passion du théâtre remonte à la petite enfance, participe au concours Miss France. Elle vient ensuite à Paris pour suivre les cours du Studio Pygmalion. En parallèle, elle commence à travailler pour des plateaux télé et devient rapidement journaliste et coordinatrice artistique. Elle joue des comédies de boulevard puis doit faire des choix et elle se consacre alors à sa carrière télé pendant cinq ans. Mais la scène lui manque ! Elle y revient avec l'écriture de « Joyeux égarements » qu'elle joue à l'Auguste Théâtre. Le second confinement lui donne l'occasion d'écrire son second one : « Comme un oiseau » qu'elle jouera en Avignon en même temps que Pagnol ! Très perfectionniste, elle remet l'ouvrage sur le métier. Le hasard des rencontres l'amène jusqu'à une pointure du monde du spectacle, Alain Degois. Avec lui, elle travaille sur son show où, avec son brio habituel, elle rend hommage, à travers ses rencontres, aux gens modestes et à la France de la débrouille et de l'entraide. C'est grâce à Kevin Coquart qu'elle rencontre l'équipe de « Naïs » où sa personnalité généreuse et son talent peuvent s'épanouir.

Simon Gabillet
La « première vie » de ce lyonnais a été consacrée à quinze années de sport à haut niveau dont il garde le goût de l'effort, du travail et du collectif.
Après une formation en trois temps, aux USA, à Lyon puis à Paris, il travaille avec la compagnie Le Raid avec laquelle il joue plusieurs personnages dans « Le Malade imaginaire », sa toute première pièce qui a beaucoup tourné, notamment au festival d'Avignon, « Orphelins » de Dennis Kelly, l'un de ses auteurs préférés et « Prophètes sans Dieu » de Slimane Benaïssa. Viennent ensuite au Théâtre de la Tête d'or « La Femme du boulanger » de Pagnol, « Vive le marié » de Jean-Marie Chevret et en 2023, « Les liaisons dangereuses » qui lui permettent de rencontrer Thierry Harcourt et de s'installer à Paris. Comme beaucoup de comédiens, Simon Gabillet a monté sa compagnie. « I am not » entend travailler notamment sur le lien entre la parole et le mouvement avec des comédiens et des danseurs en quête d'un univers mélangeant la danse et les mots. Dans ce cadre, il vient de créer, pour Maeva Lassere, sa compagne danseuse, sa première mise en scène avec « Mamalia ». Le spectacle sera donné le 6 juillet 2024 pendant le festival « Danse à Milly » dans la maison d'enfance de Lamartine près de Mâcon.

Clément Pellerin
Dans le parcours de Clément Pellerin, on note sa participation, en tournée et en alternance, dans « L'Affaire de la rue de Lourcine », mis en scène par Justine Voltaggio, qui avait fait une centaine de dates au Lucernaire. Il a aussi fait partie de la troupe de « Voyage avec un âne » retraçant le périple de Stevenson dans les Cévennes et qu'ils jouent, en 2021 dans les lieux que l'auteur écossais a traversé durant son parcours en 1878. Le succès rencontré leur permet d'effectuer la même tournée l'année suivante. En 2023, ils sont à l'affiche du festival « Nouvel Acte » au Funambule Montmartre et en sortent avec le titre de lauréat, récompense leur permettant d'être produit par le théâtre, dans la foulée, pour 90 dates.
Dans « Naïs », Clément joue quatre personnages, ce qui lui demande de pouvoir jongler avec les postures mais aussi avec les dictions. Un exercice auquel il est habitué : il avait aussi une ribambelle de personnages à jouer dans le Stevenson, qui s'avère très formateur.

Patrick Zard'
C'est par mail qu'a lieu sa première rencontre avec « Naïs » : « En 2021, une compagnie de jeunes comédiens m'a envoyé une captation de leur spectacle joué à L'Atelier. Je suis tombé amoureux du projet et j'ai dit à mon associé, Julien Cafaro, qu'il fallait les programmer en 2022 à L'Oriflamme, le théâtre que nous venions d'ouvrir à Avignon. Le spectacle a fait un carton ! ». Par la suite, « Etienne Ménard, qui était formidable dans le rôle du père de Naïs n'étant plus disponible, Thierry Harcourt a eu la merveilleuse idée de penser à moi. C'est génial d'être un peu à l'origine de leur aventure sur scène et de pouvoir maintenant les rejoindre à La Condition des Soies ».
À cette occasion, Patrick Zard' effectue son retour sur les planches après 3 ans d'absence. « Si je suis un comédien chevronné, je suis un tout jeune directeur de théâtre et j'ai dû apprendre mon métier ». Autant dire du pain sur la planche d'autant que L'Oriflamme entend vivre en dehors du festival et s'est intéressé aux concerts de jazz avant de mettre en place des cours de théâtre toute l'année et de relancer des spectacles à partir de septembre prochain. Mais avant cela, pour Avignon 2024, Patrick Zard' met en scène une comédie dramatique qui l'a bouleversé, « Les Enfants du diable » d'une jeune autrice, Clémence Baron
Paru le 17/05/2024

(48 notes)
NAÏS
THÉÂTRE DU LUCERNAIRE
Du mercredi 8 mai au dimanche 30 juin 2024

THÉÂTRE CONTEMPORAIN. Toine est bossu et souffre de son handicap. Il est amoureux de Naïs, fille d’un paysan violent. Naïs, elle, est amoureuse de Frédéric, jeune homme issu d’une famille bourgeoise. L’été arrive et les jeunes amoureux se laissent aller à des plaisirs que leur condition social ne leur permet pas… Naïs ...

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