D.R.
Spécial Avignon par Patrick Adler
La vie est une fête !
Puisqu’on vous le dit…
Entre fausses croyances, bons sentiments et jugements péremptoires, le traitement de l'homosexualité fait partie des bouleversements sociétaux de la fin du XXè et du début du XXIè siècle. Lilian Lloyd s'y attèle avec bonheur, mêlant légèreté, gravité et tendresse dans cette pièce au titre optimiste. Virginie Lemoine, en apportant son concours, en fait une comédie familiale épatante et drôle !
Romain est né un 1er Janvier, il est donc Capricorne, comme Dalida. Gageons qu'il ne finira pas aux médocs mais plutôt au Haut-Médoc.
Mais là n'est pas le propos, je m'égare. Romain, à chaque anniversaire, se voit offrir du son, du bon son. Romain n'est pas pour autant un âne, Romain aime juste la musique et comme son père se tient régulièrement à la page, à chaque anniversaire, c'est un Teppaz, puis un tourne-disque, une chaîne-hifi, une chaîne-hifi miniaturisée, une clef USB qui lui sont offerts. C'est ainsi qu'on voit grandir le bambin. Il évolue au rythme de la musique dans une fin de siècle très bousculée. Evolution technologique. Evolution des mœurs. Romain se cherche, Romain s'interroge, il découvre son corps, a ses premiers émois - féminins (la bonne copine d'enfance) - puis emprunte d'autres voies. Seul. Car il faut bien à un moment donné sortir du cocon familial. Surtout quand il est bancal. Romain doit en effet slalomer entre un père aimant qui le surprotège et une mère dépressive qui l'écarte, entre un père très tactile et une mère qui a un rapport malaisé au corps, qui botte en touche à chaque demande d'affection de son fils (qu'au passage, elle n'a pas désiré). L'enfant insouciant, pour qui « la vie est une fête » n'entend pas se la gâcher et entreprend son parcours initiatique dans la vie d'adulte. La rencontre d'un senior - un photographe (c'est cliché, me direz-vous) - sera déterminante ...dans ses objectifs (là, je cumule les jeux de mots, je m'égare) Il deviendra son mentor et son amant. N'allez pas croire qu'ils se marieront et auront beaucoup d'enfants. Même si, en filigrane, se profilent GPA et PMA.
Ce qui est intéressant - et surtout très amusant - est la réaction familiale au coming-out de Romain. Du « S'il y a un pédé dans la famille, j'aurai tout raté » (dixit la mère au début) à « j'adore ton ami » (dixit la mère à la fin) on assiste à une (r) évolution qui est un peu en phase avec la société d'aujourd'hui. Si, en plus, l'histoire fait resurgir la bonne copine d'enfance, devenue Femen, donc militante comme le vieil amant, - qui , au passage, a appris à Romain que l'acte d'amour est aussi un acte politique, qu'il faut militer - et qu'il y a une histoire d'enfant au bout (pour sauver la morale ?) on s'y perd un peu. C'est loufoque à souhait, léger et tendre et qu'est-ce qu'on rit ! Julien Alluguette a une variation de jeu remarquable (Il a d'ailleurs reçu le Prix du Meilleur Comédien au Festival d'Avignon 2022) : il est tour à tour candide, espiègle, très attachant. Virginie Lemoine est irrésistible dans ce rôle de mère dépressive qui lui va comme un gant et n'est pas sans rappeler Claire Nadeau dans Mme Foldingue. Eric Boucher est sobre, rassurant et convaincant dans son double rôle de père et d'amant. Les autres rôles ne sont pas en reste et s'inscrivent à merveille dans cette mise en scène apparemment barge mais soignée et efficace. La salle est comble. Depuis deux ans déjà, ils affichent « complet ». C'est dire ! Si d'aventure il y avait des désistements, ne ratez pas cette pépite !
Jusqu'au 29 Juillet à 10h
Au Théâtre du Roi René
4 bis, rue Grivolas
84000. Avignon
Mais là n'est pas le propos, je m'égare. Romain, à chaque anniversaire, se voit offrir du son, du bon son. Romain n'est pas pour autant un âne, Romain aime juste la musique et comme son père se tient régulièrement à la page, à chaque anniversaire, c'est un Teppaz, puis un tourne-disque, une chaîne-hifi, une chaîne-hifi miniaturisée, une clef USB qui lui sont offerts. C'est ainsi qu'on voit grandir le bambin. Il évolue au rythme de la musique dans une fin de siècle très bousculée. Evolution technologique. Evolution des mœurs. Romain se cherche, Romain s'interroge, il découvre son corps, a ses premiers émois - féminins (la bonne copine d'enfance) - puis emprunte d'autres voies. Seul. Car il faut bien à un moment donné sortir du cocon familial. Surtout quand il est bancal. Romain doit en effet slalomer entre un père aimant qui le surprotège et une mère dépressive qui l'écarte, entre un père très tactile et une mère qui a un rapport malaisé au corps, qui botte en touche à chaque demande d'affection de son fils (qu'au passage, elle n'a pas désiré). L'enfant insouciant, pour qui « la vie est une fête » n'entend pas se la gâcher et entreprend son parcours initiatique dans la vie d'adulte. La rencontre d'un senior - un photographe (c'est cliché, me direz-vous) - sera déterminante ...dans ses objectifs (là, je cumule les jeux de mots, je m'égare) Il deviendra son mentor et son amant. N'allez pas croire qu'ils se marieront et auront beaucoup d'enfants. Même si, en filigrane, se profilent GPA et PMA.
Ce qui est intéressant - et surtout très amusant - est la réaction familiale au coming-out de Romain. Du « S'il y a un pédé dans la famille, j'aurai tout raté » (dixit la mère au début) à « j'adore ton ami » (dixit la mère à la fin) on assiste à une (r) évolution qui est un peu en phase avec la société d'aujourd'hui. Si, en plus, l'histoire fait resurgir la bonne copine d'enfance, devenue Femen, donc militante comme le vieil amant, - qui , au passage, a appris à Romain que l'acte d'amour est aussi un acte politique, qu'il faut militer - et qu'il y a une histoire d'enfant au bout (pour sauver la morale ?) on s'y perd un peu. C'est loufoque à souhait, léger et tendre et qu'est-ce qu'on rit ! Julien Alluguette a une variation de jeu remarquable (Il a d'ailleurs reçu le Prix du Meilleur Comédien au Festival d'Avignon 2022) : il est tour à tour candide, espiègle, très attachant. Virginie Lemoine est irrésistible dans ce rôle de mère dépressive qui lui va comme un gant et n'est pas sans rappeler Claire Nadeau dans Mme Foldingue. Eric Boucher est sobre, rassurant et convaincant dans son double rôle de père et d'amant. Les autres rôles ne sont pas en reste et s'inscrivent à merveille dans cette mise en scène apparemment barge mais soignée et efficace. La salle est comble. Depuis deux ans déjà, ils affichent « complet ». C'est dire ! Si d'aventure il y avait des désistements, ne ratez pas cette pépite !
Jusqu'au 29 Juillet à 10h
Au Théâtre du Roi René
4 bis, rue Grivolas
84000. Avignon
Paru le 27/07/2023
