Spécial Avignon par Patrick Adler
Chèvres en Corrèze
Quand Tulle a compris…
Comme caché dans un voile de tulle, un Robinson moderne nous offre sa vision du monde, de l'altérité et son confort dans la solitude.
Ogre bon enfant sorti de sa grotte, dans un décor aussi foutraque que lui où, épars, des bouteilles, rondins de bois, une canne à pêche et quelques vêtements jonchent le sol, où trône un fauteuil « végétalisé » - la Nature reprend ses droits - il semble sorti de nulle part. On pourrait d'emblée le trouver angoissant - il est imposant physiquement, taquine la bouteille sans complexes mais sa voix suave, son sourire plaisant et son propos intelligent sur l'existence nous amènent à le considérer différemment. Il est à lui seul Nature et Culture par sa puissante réflexion sur la vie, sur les enjeux à venir, le quotidien à tenir - jusqu'à la picole (« Quand tu picoles, tu ne te sens plus seul » sic). Lui n'est pas enclin à voir du monde, il l'avoue, il le dit et se complait avec bonheur dans sa solitude car ce non-partage, cet espace de liberté lui permet d'observer, de disséquer le quotidien. Il taille dans la sémantique, l'interroge, la triture, il soulève quelques lièvres ... même s'il n'est pas chasseur : « Etre autonome, c'est être conducteur ». Et pourtant l'expression « conduire sa vie » le rebute. Elle est une atteinte à la liberté, il n'aime pas les lignes toutes tracées Et pourtant, il préfère le train... car il y a du monde. Allez comprendre. Vous le voyez marginal ? Que nenni ! Juste un doux rêveur qui cogite.
Peut-être aime-t-il tout simplement le beau dans l'inattendu comme cette balade pianistique dans une gare où, face à une foule grandissante qui s'engouffre dans les wagons, deux êtres conjuguent leurs talents en jouant des airs harmonieux.
Il se souvient de son père qui, parlant de l'existence ne voyait qu'une alternative à la voie royale que nous connaissons, celle toute tracée depuis notre enfance : élever des chèvres en Corrèze. Suit-on la route par peur de la solitude ? Il ne donne pas les clefs mais son art de la maïeutique fait qu'inconsciemment nous nous interrogeons.
Et ça fait un bien fou !
Jusqu'au 29 Juillet à 10 h.
A l'Episcène
5, rue Ninon Vallin
84000. Avignon
Peut-être aime-t-il tout simplement le beau dans l'inattendu comme cette balade pianistique dans une gare où, face à une foule grandissante qui s'engouffre dans les wagons, deux êtres conjuguent leurs talents en jouant des airs harmonieux.
Il se souvient de son père qui, parlant de l'existence ne voyait qu'une alternative à la voie royale que nous connaissons, celle toute tracée depuis notre enfance : élever des chèvres en Corrèze. Suit-on la route par peur de la solitude ? Il ne donne pas les clefs mais son art de la maïeutique fait qu'inconsciemment nous nous interrogeons.
Et ça fait un bien fou !
Jusqu'au 29 Juillet à 10 h.
A l'Episcène
5, rue Ninon Vallin
84000. Avignon
Paru le 17/07/2023