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© JF. Noel
Portrait par Jeanne Hoffstetter
Philippe Bellot
A la tête de neuf salles de spectacles en Ile de France, il préfère à lui-même, parler d’une activité qui le passionne.

Pas de wikipédia... Mais on sait que l'homme a de l'humour, qu'il aime rire. Lors de notre entretien il évoque avec plaisir ses activités et consent volontiers à lever le voile sur ce qui l'a conduit là où il est aujourd'hui. « Eh non je n'ai pas rempli de wikipédia ! Je n'ai jamais recherché la gloire. Ce qui m'intéresse c'est de parler de nos salles et de ce que nous faisons. Sinon, pour vous dire la vérité, mon père chef d'orchestre rêvait de voir ses enfants travailler dans le spectacle vivant. Mais quand on est gamin on a plutôt envie de faire le contraire ! Alors j'ai fait des études de droit, puis je suis devenu journaliste. Je travaillais pour le groupe NRJ quand le hasard m'a conduit au théâtre de Longjumeau dont le directeur de l'époque préparait un gros événement sur le bicentenaire de la révolution de 1789, en association avec Yves Mourousi qui m'a embauché dans une société annexe au dernier étage du théâtre. Ensuite je suis passé au théâtre et j'ai évolué dans ce milieu où je n'aurais jamais dû mettre les pieds ! »

Personne ne peut dire que rien ne leur plait dans nos programmations

Six salles sur le Val d'Hyères, plus Longjumeau, Le Blanc Mesnil et l'Opéra de Massy. Concrètement comment cela fonctionne-t-il ? « A côté des programmations nous avons une activité importante d'actions culturelles et de médiation, notamment vers les publics de l'association "Culture du cœur" ou celui des écoles, collèges et lycées qui formeront petit à petit le public de demain. Car autant pour venir voir "Le Malade imaginaire" ou "Le Médecin malgré lui" il y a une forte demande, autant pour la création contemporaine : théâtre, musique ou danse ainsi que pour l'Opéra, ça se précipite moins. A chaque ville nous offrons aussi des tarifs à cinq euros pour les élèves des conservatoires car c'est bien d'apprendre et de pratiquer, mais ça l'est aussi de voir des professionnels sur scène. Excepté l'Opéra de Massy qui est labellisé par la Drac (Ministère de la culture) et qui limite sa programmation à l'opéra (y compris les créations contemporaines) la danse, la musique classique et le théâtre, pour les autres je ne renie ni le divertissement, ni le théâtre de boulevard, ni le jazz, ni même dans la petite salle de Longjumeau qui compte trois cents places, une programmation de Hip Hop ou de rapp qui permet à d'autres formes d'expression d'avoir accès à la scène... Ce qui me plait c'est la diversité de ce métier, travailler avec mes collaborateurs à construire, aller vers les habitants... Faire en sorte qu'ils puissent s'amuser, voir une bonne pièce de théâtre, un film intimiste, un blockbuster ou applaudir un concert classique dans la grande salle de Longjumeau, l'un n'empêche pas l'autre et ça me réjouis. Ces théâtres sont essentiellement financés par les municipalités, il est donc normal que l'ensemble des habitants qui participent à leur financement via leurs impôts, puissent y avoir accès et y trouver ce qui leur plait. Ce sont des théâtres où on se permet un peu de tout et je pense que personne ne peut nous dire que rien ne leur plait dans nos programmations "!
Paru le 20/09/2022