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© Claire Bodson
Portrait par Jeanne Hoffstetter
Edwige Baily
au Petit Montparnasse

« Tout ça pour l'amour » est le titre de son premier Seule en scène, loué et applaudi dans son pays, la Belgique, et que nous allons découvrir. Si la littérature est le fil d'Ariane déroulé par le professeur qu'elle incarne, l'exposé prend peu à peu un curieux chemin de traverse.
Les traits de son beau visage reflètent une forte personnalité. Curieuse des autres et des choses, elle prend le temps de nourrir son désir de devenir comédienne, d'une solide formation. « J'ai commencé par quatre ans d'étude à l'IAD (Louvain-la-Neuve), durant lesquelles j'ai surtout abordé un travail scénique, mais aussi le jeu face caméra. » Études que cette perfectionniste complète par différents stages : Espace-temps, mouvement, clown, chant, danse, comedia dell'arte... À l'heure où j'écris, je l'écoute chanter «C'est tout comme», co-auteure de la chanson, elle y évoque l'amour tout en douceur et mélancolie. « D'ici quelques jours sortira mon premier EP, sous le nom d'Edwige, et nous prévoyons la sortie d'un album d'ici la fin 2022. Chanteuse ou actrice, dans l'idéal je ne souhaite pas m'enfermer dans une discipline, je veux chérir mon métier en passant de l'un à l'autre, je vais où la vie me mène, tout en essayant de rester dans l'intuition. Ce qui compte pour moi c'est de rencontrer des complices de travail, et d'avoir la chance de vivre ce que nous vivons avec Julien Poncet. Nous nous sommes rencontrés quand je jouais dans «Intra Muros», la pièce d'Alexis Michalik qu'il mettait en scène à Bruxelles. Il nous a été proposé de faire une création à deux, et nous nous sommes rejoints sur nos envies. Nous avons parlé de nos vies, de nos parents qui sont dans l'enseignement. Seules les rencontres peuvent nous faire vivre des aventures inoubliables. Ce n'est pas toute seule que j'ai pu me construire.»

« C'est un moment de théâtre que l'on veut offrir, sans message à transmettre ni leçon à donner. »

Deux complices qui attendent dès le 20 janvier leur public Parisien. Sur scène un professeur de littérature qui en nous parlant de Sophocle, Flaubert ou Rimbaud, se laisse rattraper par l'histoire de sa vie. Histoire qui pourrait de loin en évoquer une autre, bien réelle et perdue dans le passé. Face à cet étrange professeur, la salle, peuplée dans son esprit non de spectateurs, mais d'élèves. « On peut simplement présenter cette femme comme un ovni qui a quitté terre et dont on assiste peu à peu à la perte. Mais avant de trouver ce qu'elle allait dire, on l'a abordée par le corps et la voix. On a cherché comment et sous quelle forme elle pourrait donner ce cours. Julien et moi avons apporté chacun notre matière et travaillé autour de textes, poèmes, articles et enregistrements sonores. Ensuite on a imaginé le spectacle comme une sorte de flèche lancée au début de la représentation et qui arriverait au cœur des spectateurs. Il n'y a pas d'improvisation, notre texte et la mise en scène de Julien sont extrêmement précis, même si d'un soir à l'autre le spectacle peut évoluer. C'est un moment de théâtre que l'on veut offrir, sans message à transmettre ni leçon à donner. Comme une bouffée d'air qui puisse aussi faire rire et nous faire vivre ensemble des émotions, moi debout et les spectateurs assis. »
Paru le 10/03/2022