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D.R.
Dossier par Philippe Escalier
Jimmy Lévy

Producteur de spectacles, de télévision, découvreur de talents, Jimmy Lévy a pris récemment la direction de deux salles de spectacle, La Divine Comédie en 2019 et Les Enfants du Paradis depuis mai 2021.Nous revenons avec lui sur son parcours et ses nouvelles responsabilités.
De quelle manière établissez-vous votre programmation?
Essentiellement à travers mes 40 années de réseau dans ce milieu. Avec des spectacles qui sont récemment créés, que je vais voir à Avignon ou ailleurs. Soit par la lecture. Nos théâtres sont orientés vers la comédie, du seul en scène à la pièce comique en passant par le one man show. Mais je ne m'interdis rien, aucun style de spectacle, musical, tragi-comique ou pour les enfants. J'aimerais que la programmation ressemble à mon propre éclectisme. C'est ainsi que nous avons actuellement à l'affiche une pièce de théâtre avec Pierre Palmade, une autre, c'est une création, «Tchoup Tchoup » avec Patrice Laffont et le seul en scène de Philippe Lelièvre, qui nous offre une version 2.0 de «Givré ».

Qu'est ce qui a déclenché votre envie de produire ?
Le hasard d'une rencontre quand j'étais étudiant à la faculté de philosophie de Genève où j'ai rencontré un garçon qui ne savait pas comment monter son spectacle. C'est comme cela que je me suis lancé et que j'ai fait ma première production. Depuis, je ne me lasse pas de découvrir de nouveaux talents, de nouvelles comédies, c'est dans ma culture depuis toujours, je suis un grand fouineur !

Vous avez écrit deux livres, « Petites reines » et « Adoration ». Qu'est ce qui vous a décidé à passer à l'écriture et envisagez-vous une autobiographie ?
L'écriture n'est pas une nouveauté, j'ai toujours écrit. J'ai répondu à la sollicitation d'un éditeur, Le Cherche Midi. Son projet initial tournait autour d'une autobiographie justement, mais de mon côté, je n'en avais pas trop envie. Je crois que les fictions sont plus parlantes sur nous que certains livres de mémoires.

Dans votre parcours, de quoi êtes-vous le plus fier ?
Chaque chose, à un moment donné, m'a rendu heureux, que ce soit la production d'artistes, la direction du Palais des Glaces pendant 15 ans, d'avoir produit un magazine de télévision ou écrit une fiction réalisée pour M6. Je ne peux pas faire de hiérarchie. L'écriture, elle, reste mon jardin secret.

Comment s'est fait le choix de Pierre Palmade avec « Assume bordel ! » ?
Par une rencontre avec son producteur, Pascal Guillaume «Ki m'aime me suive ». Nous en avons parlé au moment où je commençais la programmation des Enfants du Paradis. Pierre Palmade est quelqu'un que j'ai mis, à ses débuts, à l'affiche du Palais des Glaces, cela remonte à trente ans. Nous sommes restés en contact depuis. J'ai une immense admiration pour ses talents d'écriture, il a un univers bien à lui. Le pitch de la pièce qui raconte l'histoire transposée de ses difficultés à faire son coming-out, m'a beaucoup plu.

Un mot sur les problèmes que rencontrent les théâtres aujourd'hui ?
La principale difficulté des théâtres et des cinémas, tient au retour du public dans les salles. On s'attendait à un retour massif, ce qui n'est pas le cas. J'en ai un peu gros sur la patate vis à vis de nos gouvernants et de nos médias qui nous ont répété pendant un an et demi qu'il fallait se protéger et ne pas aller dans les salles. Soit ! En revanche, quand nous avons pu réouvrir, je n'ai pas vu ni entendu notre ministre de la Culture crier sur les toits qu'il fallait retourner au spectacle, sans danger avec le pass sanitaire. Une bonne campagne télé et sur les réseaux pour rappeler cet état de fait aurait été le meilleur service qu'elle pouvait nous rendre !
Paru le 10/04/2022