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D.R.
Portrait par Jeanne Hoffstetter
Sébastien Azzopardi
audace et ambition au service du meilleur.

Son père Christian et Francis Nani son parrain dirigeaient ensemble le théâtre du Palais-Royal. A la mort du père, le fils lui succède. Aujourd'hui c'est de lui dont on parle, c'est lui qui écrit, crée, met en scène, produit, dirige troupe et théâtres, et c'est lui que le public plébiscite.
- Ambition ? Celle d'offrir aux spectateurs « un voyage extraordinaire » sans cesse renouvelé. Un spectacle que lui Sébastien, n'a pas l'habitude de voir mais qu'il aimerait voir lorsqu'il va au théâtre. Audace ? Celle de pousser toujours plus loin les outils déjà explorés que sont l'interaction, l'immersion avec le public, comme c'est le cas avec L'embarras du choix. «Cette fois avec Sacha on a laissé de côté l'épouvante, le thriller et la comédie décalée, pour écrire notre pièce la plus personnelle. Une pièce dans laquelle le public est intégré à la narration, et qui joue avec les problématiques de chacun : le couple, le sexe, l'amitié, le travail, le secret... Chaque soir le héros est pris dans des dilemmes cornéliens et demande au public de l'aider à prendre une décision, comme on le demande à un ami. Le but est que d'un soir à l'autre on ne joue pas la même pièce, et pour ça le choix individuel est plus intéressant que le choix collectif. Donc je choisis une personne qui va décider. »

J'avais dans ma besace des projets ambitieux

Si dès l'âge de dix ans, après s'être illustré à l'école en jouant le rôle de monsieur Jourdain, l'envie de monter sur les planches ne le quitte plus, c'est plus tard qu'il fait de Sacha Danino son ami et complice de plume. « On s'est connu en primaire et à la fin du collège on est devenus vraiment copains. J'avais commencé à écrire avec quelqu'un d'autre, mais après avoir revu Sacha j'ai su que c'était avec lui que j'avais envie de travailler. Et nous nous sommes lancés dans l'écriture de «Le Tour du monde en quatre-vingt jours» qui a marché tout de suite. » Quelques pièces plus loin, alors que «Dernier coup de ciseaux» est repris aux Mathurins, les deux compères proposent au public «L'Embarras du choix» dont on imagine la complexité du travail que cela a nécessité. « Oui ça a été long à écrire, dur à apprendre et à mettre en scène car il y a de nombreux chemins possibles et il faut que tout roule, que le destin de ces personnages paraisse complètement naturel à chaque fois. J'avais aussi prévu de descendre dans la salle pour jouer au plus proche des gens mais ça n'est plus possible, alors il a fallu faire des aménagements de mise en scène ». Auteur, metteur en scène, directeur de théâtres et j'en passe, comment organiser toutes ces fonctions ? « Là par exemple, tout en jouant le soir je vais reprendre mon métier de directeur de théâtre que j'ai mis un peu de côté le temps des répétitions. Quand j'écris, c'est le matin ensuite ma journée est divisée en plusieurs parties durant lesquelles j'accorde un peu de temps à chaque pan de ma profession. Puis viendra le temps de réfléchir à la prochaine pièce. J'avais dans ma besace des projets ambitieux en termes de création visuelle, mais il va falloir imaginer d'autres types de sujets car avec la crise que nous traversons les théâtres seront très affaiblis financièrement. »
Paru le 22/12/2021