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© Cyril Wulgué
Interview par Philippe Escalier
OlivierTill
OlivierTill Mais quel homme est Till ?

Un rôle central, entouré de deux grandes vedettes dans un théâtre plein tous les soirs, c'est bien plus qu'Olivier Till ne pouvait en rêver en début de carrière. Dans "Le Charlatan" de Robert Lamoureux, avec Jacques Balutin et Michel Roux, un jeune homme complexé et bègue va être transformé en orateur redouté. Interprétant ce personnage avec un brio hors du commun, ce jeune acteur prouve qu'il peut revêtir les habits d'un grand comédien.
De quelle manière avez-vous débuté ?
J'ai fait une formation de comédien chez Sarah Eigerman parallèlement à celle de chanteur. Mon premier emploi a été à l'Opéra-Comique, dans Don Giovanni en 1987. J'ai enchaîné par la proposition - inespérée à ce moment-là - d'assister Volker Schlöndorff pour la mise en scène d'un opéra de Janacek.
Par ailleurs, j'ai appris à travailler avec la caméra en tournant des publicités en compagnie de Leconte et Miller, puis quelques téléfilms. Enfin, j'ai écrit et joué un one-man show, mis en scène par Nikola Koretzky, Fruits et Légumes, dont le Point-Virgule a eu la primeur !

Comment en êtes-vous arrivé à jouer Félix Carbille ?
J'avais fait une tournée avec Ruy Blas en compagnie de Jean Martinez et Jean-Claude Lande ; j'y tenais le seul rôle comique. Amenés à produire Le Charlatan, ils ont pensé à moi et m'ont appelé pour une audition.Elle s'est passée en deux temps, chez Francis Joffo et Jacques Balutin.
J'ai été engagé après l'audition devant Michel Roux. À ce moment-là, j'étais dans mes petits souliers !

Est-ce un rôle difficile ?
Le personnage n'a pas été trop dur à trouver. Au moment de rentrer sur scène, je dois être tétanisé. Cela me permet d'utiliser mon trac à bon escient. La difficulté est ailleurs. Elle réside dans le fait que je n'ai jamais vécu plus de 200 représentations d'affilée. Je dois donc apprendre à gérer mon énergie. Jouer ce genre de personnage étant très physique, il faut aussi savoir être performant dans la durée afin d'éviter les baisses de forme.

Le fait de jouer une comédie laisse-t-il une place à l'improvisation ?
Pas du tout. Balutin et Roux travaillent avec une précision d'horlogers. Nous n'avons jamais changé une seule bribe du texte. Bien évidemment, le rythme peut varier en fonction des réactions du public. Cette préparation minutieuse s'accompagne de la nécessité d'être vrai. Impossible d'être drôle si l'on fait semblant !

Dans votre vie, le théâtre
est-il omniprésent ?
Non, la musique est également très importante pour moi, et ce, depuis longtemps. Sinon, j'ai un peu le culte de l'amitié. L'entourage affectif est d'autant plus important que dans ce métier l'on est seul : l'interprète et l'instrument ne font qu'un !

À quelle question aimeriez-vous répondre ?
Êtes-vous heureux ?

Et vous diriez ?
Oh oui !
Paru le 15/03/2003