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Gérard Moulévrier
D.R.
Interview par Philippe Escalier
La Souricière
Un nouveau metteur en scène : Gérard Moulévrier

À la Comédie des Champs Elysées.

Les acteurs, il les connaît bien puisqu'il est rapidement devenu l'un des grands directeurs de casting français. Théâtre et mise en scène le fascinent depuis longtemps, mais il vient tout juste de passer à l'acte. L'insécurité étant un sujet à la mode, il a décidé d'installer le crime avenue Montaigne, mais a accepté de se confesser !
Starter Plus : Dites-nous tout : comment êtes-vous venu à la mise en scène ?

Gérard Moulévrier : À l'origine je voulais être acteur. Je suis venu au casting par hasard. Ce métier que j'adore a tout de suite très bien marché. J'ai confié un jour au producteur Pascal Héritier mon envie de faire de la mise en scène. Je voulais monter Les Femmes savantes uniquement avec des hommes, projet toujours d'actualité d'ailleurs. En attendant, il se trouve que Pascal a acheté les droits de La Souricière. Après être allé voir la pièce à Londres, je lui ai dit que j'étais partant pour la monter. Concernant le texte, nous avons fait quelques coupes qui s'imposaient pour le rendre plus moderne et plus dynamique. J'ai fait le casting... ! Pas de nom de stars à l'affiche, hormis celui d'Agatha Christie.

S. P. : Dans quelles circonstances cette pièce a-t-elle été écrite ?

G. M. : Au départ c'est une commande de la BBC pour les 80 ans de la reine Mary. Ce divertissement, intitulé Trois Souris aveugles, durait trente minutes. Il fut développé ensuite pour en faire une pièce que la romancière ne voulait pas publier afin que la scène en garde l'exclusivité.
S. P. : Une fois la distribution en poche, comment avez-vous procédé ?

G. M. : Je me suis trouvé face à huit acteurs venant d'horizons très différents. Pour moi qui étais novice, cela représentait une difficulté supplémentaire. En outre, c'est une particularité de la pièce, les comédiens sont presque toujours tous en scène. Du coup, chacun se demande ce qu'il doit faire pendant qu'il ne joue pas ! Au départ, j'avais une idée précise du ton que je voulais donner. Pour le reste, les choses se sont mises en place petit à petit avec l'aide précieuse de mon assistante Corinne Jahier.

S. P. : Vous vous sentez une âme de récidiviste ?

G. M. : Bien sûr ! Cela dit je reste modeste. J'ai besoin d'apprendre encore et de me prouver certaines choses. Pour l'heure, je ne sais pas si j'aurais le culot de m'affronter à des stars... Il y a eu une adaptation faite à Bruxelles de Mort sur le Nil. J'adorerais monter une telle pièce, les trois vieilles dames font de sacrés personnages. Par ailleurs, j'ai écrit une pièce qui se passe dans une maison de retraite sur la côte d'Azur et je suis à la recherche de la comédienne. Mais la mise en scène n'est pas un travail de tout repos. Une semaine avant la couturière de La Souricière, je ne dormais plus très bien !

S. P. : Pour revenir au casting, comment avez-vous débuté ?

G. M. : Je me suis occupé en 1982 de la figuration d'un film. Ensuite Margot Capelier m'a pris comme assistant. Pendant un an et demi, au contact de celle qui a inventé le métier (elle a commencé avec Les Enfants du paradis), j'ai beaucoup appris. De fait, ensuite, j'ai pu me débrouiller tout seul dans ce métier au sujet duquel Claude Berri me disait un jour : "Lorsque le casting est juste, c'est la moitié du travail qui est fait !"
Paru le 05/08/2002