Avec une force tranquille teintée d'ironie, cette pièce aborde les thèmes de l'amour et de la vieillesse avec une surprenante légèreté, royalement servie par deux grands comédiens émouvants.

John est un ancien professeur de faculté facétieux qui s'ennuie lorsqu'il ne se rend pas odieux, comme le dit sa femme Lisa, avec laquelle il forme un vieux couple indestructible ne craignant plus que la maladie et la mort. John noie l'inquiétude que son âge provoque dans un humour un peu noir que Lisa combat avec la dernière énergie. Depuis quarante-huit ans, ils viennent trouver refuge l'été dans leur maison du Maine. Cette année, leur séjour va être égayé par la venue de leur fille (Paola Lanzi), qui souhaite leur présenter son nouvel ami. C'est l'occasion pour Lisa de pousser son orgueilleux mari à faire la paix avec leur unique enfant, que la passion complice de ses parents a étouffé.

Le texte d'Ernest Thompson, dont on se rappelle l'adaptation au cinéma avec Katharine Hepburn et Henry Fonda, est étonnant de subtilité, d'humour et de tendresse. Les liens que crée un amour passionné et durable y sont décrits avec une troublante véracité. Qui mieux que Jean Desailly et Simone Valère pouvaient incarner ce vieux couple attachant ? Mis en scène par Georges Wilson, l'ensemble de six acteurs est parfait. Nous saluerons d'un coup de chapeau particulier les débuts sur scène du très jeune Pierre Kalafate, qui fait ici une toute première apparition remarquée, contribuant avec ses illustres aînés à rendre la maison du lac particulièrement hospitalière.