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D.R.
Interview par Philippe Escalier
Cyrielle Clair
dans "Une femme parfaite" au Petit Marigny

La perfection au féminin
Grande, belle, rayonnante, Cyrielle Clair, véritable incarnation de la « femme parfaite », s'imposait d'évidence pour jouer Marianne dans cette pièce de Roger Hanin. Apportant la preuve définitive que la femme idéale n'est pas muette, c'est avec beaucoup de sensibilité et de subtilité que l'actrice nous a parlé de son nouveau rôle.Starter Plus : Votre parcours est éclectique. Vous avez joué Victor Hugo, Woody Allen, Luigi Pirandello, Molière... Qu'est-ce qui vous a convaincu d'interpréter Une femme parfaite ?
Cyrielle Clair : Le texte ! Je ne savais pas que Roger Hanin écrivait pour le théâtre, et j'ai découvert une pièce étonnante avec un style précis, imaginatif, drôle. J'ai eu un coup de cœur, notamment pour cet humour omniprésent, qui est, selon la formule, « la politesse des grands désespoirs ». La folie, le délire, le surréalisme sont là pour cacher de vrais problèmes existentiels. Le personnage de Marianne symbolise bien ces femmes qui consacrent leur énergie à réussir leur couple. Elles ne sont pas parfaites, la perfection n'est pas de ce monde, mais elles « assurent » avec une vitalité et une lucidité admirables. J'aime le côté combatif de mon personnage, ce n'est pas une victime, alors que son mari est un peu comme beaucoup d'hommes, davantage tourné vers lui-même. C'est une pièce de la maturité qui est riche, complexe, à l'image du cœur ou de l'âme humaine. En tout cas, si elle n'a pas la prétention de délivrer des messages, elle nous fait réfléchir et notre travail consiste à rendre tout cela accessible, limpide... Ce n'est pas tous les jours évident d'être sur scène !

S P : Comment percevez-vous le public dans cette salle à taille humaine ?

C C : On avait proposé à Roger Hanin une salle plus grande, qu'avec sagesse il a refusée. La taille de la salle nous permet de mieux ressentir les réactions des spectateurs. Au début, il y avait plutôt les admiratrices du commissaire Navarro, qui étaient, au final, assez surprises de voir leur héros dans un rôle aussi particulier. En ce moment, le public a changé, il adhère et réagit différemment, et nous captons bien ses réactions. Du reste, elles n'arrivent pas toujours là où on les attend, ce qui prouve que l'on peut comprendre la pièce de différentes façons. Les gens s'amusent, il y a des choses drôles, mais ils se sentent en même temps concernés par le texte, on le sent bien, à certains moments, par exemple, quand les silences deviennent très éloquents.

S P : Quels sont vos projets ? Vous retrouve-t-on bientôt au cinéma ?

C C : Pour l'instant, je suis concentrée sur Une femme parfaite. J'ai tourné récemment un thriller à Los Angeles avec Fabien Pruvot, un jeune metteur en scène français. J'y incarne la femme d'Eric Roberts. D'autre part, on va bientôt voir sur TF1 une histoire de Jean-Loup Dabadie, dans laquelle je joue un rôle auquel je commence à m'habituer... celui de la femme de Roger Hanin !
Paru le 15/11/2001