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D.R.
Portrait par Jeanne Hoffstetter
Jean Robert-Charrier
le plus jeune directeur de théâtres de Paris

A vingt-neuf ans il partage, avec Jean-Claude Camus, la direction de trois théâtres Parisiens. Sa première pièce, Divina, écrite pour Amanda Lear, est présentée au théâtre des Variétés.
« Portrait de l'artiste en jeune homme »
Qu'elles soient publiques ou privées, Jean Robert-Charrier court les salles de théâtre, lit ces manuscrits venus en abondance envahir ses bureaux, à la recherche d'un coup de cœur. Exigeant, l'œil et l'oreille à l'écoute de ce monde qu'il connaît bien et qu'il aime. Ce grand jeune homme a de l'élégance, de l'assurance... De l'humour, à n'en pas douter. Il sait aussi, qualité rare, admettre qu'il lui est parfois arrivé de se tromper dans ses jugements sur autrui, et revendique en outre, l'éclectisme de ses choix. Mais brisons là et demandons à cet oiseau rare, parti pour être juriste, de retourner vers un futur qu'il n'avait pas prévu. «Je vivais à Tours et durant mon enfance ma mère m'emmenait au théâtre à Paris. Jusqu'au jour où, alors que je suivais des études de droit, j'ai découvert Laurent Terzieff dans Le regard, de Murray Schisgal. J'en suis ressorti tellement époustouflé que sur le chemin du retour, j'annonçai à ma mère que je changeais de voie et je suis venu à Paris prendre des cours de théâtre. Parallèlement, j'étais déchireur de billets à La Porte Saint Martin. J'ai éprouvé un tel coup de foudre que, c'était quand même culotté, j'ai écrit une longue lettre à l'administratrice pour lui expliquer que je me sentais fait pour diriger un théâtre comme celui-là. Je crois que ça l'a amusée et elle m'a beaucoup aidé ensuite. Jusqu'au jour où l'opportunité s'est présentée et j'ai suivi une formation. »

Le Petit Saint Martin, la Porte Saint martin, La Madeleine...
«C'est génial de diriger trois salles totalement différentes, d'autant que Jean-Claude Camus me fait une confiance totale. Au Petit Saint Martin on peut tenter certaines choses, la Porte Saint Martin permet de monter de grands spectacles. Lorsque j'ai proposé à Jean-Claude Camus Le songe d'une nuit d'été avec vingt personnes sur scène il s'est dit : Ce garçon est fou ! Mais ça a marché, et la vie est belle. A la Madeleine les pièces sont plus pointues, comme Collaboration, Mensonges d'états... Mais je m'interdis d'avoir une ligne précise de programmation, passer de Francis Veber à Molière, puis à Shakespeare ou au boulevard m'excite bien davantage, à condition de respecter le public en privilégiant la qualité à tous les niveaux. Quand je monte quelque chose, je pense toujours à Laurent Terzieff que j'ai connu après avoir enfin osé lui écrire. Jamais il n'a cédé à la facilité, et il m'encourageait.

Devenir auteur et attendre à son tour une réponse...
« Ça fait un bien fou !» Il songe à Amanda Lear et se lance. « J'imaginais une personnalité centrale emblématique mais entourée de personnages forts. » La comédie, signée d'un pseudo afin de s'assurer de l'impartialité de ses juges, est présentée à Jean-Claude Camus, Amanda Lear et Nicolas Briançon. Tous disent banco sans hésitation. C'est l'histoire d'une célèbre animatrice de télévision qui... Mais le mieux est d'aller la découvrir ! Le directeur-auteur, lui, continue sur sa lancée, une seconde pièce plus grave, une troisième en cours... Et, côté salles, de quoi se réjouir encore.
Paru le 06/10/2013