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D.R.
Interview par Jeanne Hoffstetter
Quelle chance !
D’un château en Hongrie aux lumières de Paris

De Stephan Meldegg aux éditions de l'Officine

Directeur du théâtre La Bruyère durant vingt-cinq ans et metteur en scène habitué aux molières, Stephan Meldegg était un homme fort peu disponible, malgré le désir qu'il en avait, pour raconter une histoire, la sienne, si peu banale et placée sous le regard complice de la chance.

Mais, aujourd'hui, c'est chose faite. Le château familial en Hongrie, la vie quotidienne du petit réfugié qu'il était pendant la guerre, entouré de sa sœur, de sa vieille nounou et de cette mère aimante qui savait, pour ses enfants, transformer en aventures les événements, fussent-ils tragiques. Le lycée de Munich où, secrètement, il choisit son destin, le Canada, les Etats-Unis, les pays de l'Europe, l'enseignement de Stella Adler à New York, la vie bouillonnante des troupes de théâtre, le métier de régisseur, la famille, les amis fidèles... Tout est là, suivant le ton donné d'entrée : « Je suis drôlement content d'être moi », se dit l'enfant, face à la fenêtre ouverte sur l'amandier en fleur. Il a quatre ans.

« C'est vraiment le souvenir de ce jour qui m'a poussé à aller plus loin et à écrire. Je trouvais que c'était un bon début. J'avais aussi peu à peu pris conscience que tout ce que j'avais vécu était assez extraordinaire. Mais j'ai mis longtemps à m'asseoir sérieusement ! Le jour où j'ai vendu le théâtre, je n'avais plus d'excuses et Attica, ma femme, m'a beaucoup encouragé. Aujourd'hui, je suis content de l'avoir fait, et ça ne va pas être facile, mais je vais continuer avec mon chemin à Paris, qui est quand même le centre de ma vie ! Et avant ça, je vais remonter Au bois lacté, de Dylan Thomas, en septembre au Théâtre de Poche ! »
Paru le 25/07/2013