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© Bruno Perroud
Portrait par Jeanne Hoffstetter
Hervé Masquelier

Directeur des théâtres de Charenton et de Saint-Maurice. Hervé Masquelier inaugure le 2 décembre la renaissance du théâtre de Charenton avec son complexe de 3 salles.
D'une lucidité déconcertante à son endroit, Hervé Masquelier est à l'image de son parcours, un homme bien peu conventionnel qui avoue être devenu sérieux par obligation. Comédien, puis photographe, réalisateur pour la télévision, assistant-réalisateur au cinéma, clown à ses heures... Il parle sans détour : ses responsabilités, ses ambitions, ses rêves, alors que la retraite se profile et qu'il n'entend pas dire là son dernier mot... Mais où donc poser l'accent dans ce portrait ? "Sur une exceptionnalité à découvrir ! Bon, je me moque de moi, mais..." Mais cette rentrée est marquée pour lui par l'inauguration du nouveau T2R tout de neuf paré pour accueillir mieux encore public, comédiens, et techniciens.

"Aujourd'hui, avec ce complexe de trois salles j'ai probablement l'un des plus beaux théâtres de la région parisienne, ça marche bien, donc je suis fier !" Quinze mille à dix-huit mille spectateurs par an, une trentaine de spectacles prévus dont cinq ou six en production, et, pour assurer la bonne marche de l'ensemble, une quinzaine de personnes employées à temps complet... Ainsi verra-t-on, Jacques Weber avec Éclats de vie, Arestrup et Dussollier, Thierry Lhermitte et son Grand écart, Le Repas des fauves... De beaux succès vus récemment à Paris. Rien n'empêchera cependant ce directeur heureux d'avoir dans la tête une idée tenace.

"Jouer et m'affranchir enfin des doutes qui ont accompagné ma vie"


"Outre que je suis passionné par ce que je fais et que je suis un directeur de théâtre heureux, ce qui me caractérise c'est que si j'espère pouvoir être parfait au service de, cette tâche sert à mes yeux mes ambitions personnelles, lesquelles s'orientent vers le métier de comédien. Car ces théâtres ne m'appartiennent pas, ils sont intercommunaux, propriété de Charenton et Saint-Maurice, me contraignant au respect de la 'limite d'âge' d'où cette envie permanente de chercher, d'avancer... Je n'arrête pas !"

Quant au choix de sa programmation, sa liberté est totale. "Grâce à la volonté politique du président de la CC que je remercie pour cela. Je sélectionne selon mon instinct. Quand je suis dans une salle et que je suis épaté, j'ai envie de programmer et d'épater à mon tour. J'adore le mot : épatant ! Il dit à la fois le claquement des applaudissements, le sourire, car vous ne pouvez pas dire c'est épatant en faisant la gueule. Quand je suis comédien c'est pareil, j'ai envie d'entendre : 'Ça alors, on ne l'attendait pas là !'"

Comédien, ce beau mot de comédien, être maintenant reconnu comme tel ! "Je n'ai pas fait de carrière, je fais partie des jeunes, vieux comédiens !", plaisante-t-il, "Mes fiertés aujourd'hui, c'est Seznec monté par Robert Hossein, La main passe par Mitch Hooper et Caligula, beau succès au Petit Saint-Martin. Mon souhait le plus cher aujourd'hui c'est de jouer, jouer, jouer ! Des films, des pièces de théâtre, jouer et m'affranchir des doutes qui ont accompagné ma vie, en réussissant ce travail-là."
Paru le 23/11/2011