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Nathalie Lhermitte et Aurélien Noël
D.R.
Dossier par Jeanne Hoffstetter
Brel, de Bruxelles aux Marquises

Alors que "Piaf, une vie en rose et noir" effectue une tournée triomphale dans le monde, "Brel de Bruxelles aux Marquises", seconde biographie musicale de Jacques Pessis, revient à Paris.
Au Petit Gymnase, Nathalie Lhermitte, Jacques Pessis et Aurélien Noël, nous embarquent à la découverte de Jacques Brel, l'homme, sa vie, ses chansons. Nous sommes au théâtre !


Vos livres, émissions, spectacles ne racontent rien d'autre que votre passion pour la chanson française. Passion qui est aussi la vôtre, Nathalie...

Jacques Pessis :
Oui, j'ai toujours adoré ça ! Nous avons un patrimoine fabuleux qu'il faut mettre en valeur. Lorsqu'on voit les jeunes générations découvrir Trenet, Brel, mais aussi Fréhel, on se dit qu'il y a encore de l'avenir pour la chanson française ! Vous saviez qu'Olivia Ruiz est fan de Fréhel ? Que dans les années 60, en Suède, un sujet du bac portait sur la carrière de Patachou ! Qui la connaît aujourd'hui ? "La chanson française, c'est un pléonasme", disait Aznavour, voilà pourquoi nous menons une véritable croisade en sa faveur. Mais je ne suis surtout pas un nostalgique, je suis un historien !
Nathalie Lhermitte :
Mon père avait un orchestre, et à 6 ans, j'avais le droit de chanter dans les bals si j'avais bien travaillé à l'école ! Je me souviens parfaitement qu'à l'âge de 4 ans j'écoutais en boucle, dans mon coin, une chanson terrible d'Édith Piaf qui s'appelait Les Blouses blanches. Je ne comprenais pas les mots, mais j'étais captivée par cette force incroyable. Ces artistes avaient une flamme qui n'existe plus aujourd'hui, ils vous embarquaient parce qu'ils s'embarquaient eux-mêmes sans se poser de questions, ils y allaient ! Et puis... Ils articulaient, ils faisaient sonner les mots ! Piaf chantant La Foule, ça venait du ventre ! Son F vous lance dans cette foule, ça vous claque à la figure, quand vous avez compris, ça vous ne pouvez plus chanter de la même manière et ça fait un bien fou !

Venons-en à Brel autour duquel il y a pléthore de spectacles ! Vous avez, vous, imaginé une forme inédite : la biographie musicale. Expliquez-nous.

J. P. :
Il s'agit d'une pièce de théâtre avec une histoire, un contexte, un début et une fin. D'anecdotes en chansons, le public plonge dans la vie de Brel, découvre l'homme et ses passions... Les anecdotes sont importantes car ce sont elles qui permettent d'aller au cœur de la personne. C'était un type qui allait au bout de ses rêves, qui ne dormait pas la nuit, qui disait tout et son contraire, qui avait une verve, et un humour fou !
N. L. :
Cette histoire, dans laquelle nous avons chacun un rôle, s'intègre à la vie de Brel. Moi, je joue une stagiaire dans la maison que dirige Jacques, Aurélien est aux archives et grâce à leur passion commune pour le chanteur, je vais peu à peu le découvrir et chanter ses chansons, accompagnée par l'accordéon d'Aurélien.

Brel chanté par une femme, c'est s'exposer à la critique des inconditionnels ! De quelle manière vous êtes-vous préparée ?

N. L. :
Évidemment, je ne suis pas Jacques Brel et ne peux jouer Brel. Brel est unique et il n'est plus là. D'où l'importance des anecdotes qui apportent de la fantaisie et de l'humanité à ce spectacle et conduisent le public vers une intimité, un peu comme s'il était au coin de la cheminée.
Pour commencer, je n'ai surtout pas voulu l'écouter, m'emprisonner dans sa musicalité, alors j'ai regardé toutes ses vidéos sans le son. Là, ce qui se passe est impressionnant ! Plus encore qu'avec le son, on prend en pleine tête, en plein cœur, cette puissance, et je me suis dit : "Voilà ce que je dois aller chercher en moi, au fond de ma féminité !" Quand on a capté ça, on ne peut que se blesser, se faire mal, mais c'est pour le bien. Comme disait Montherlant : "La bonne musique, elle va tout droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui vous dévore." Eh bien, voilà, je vais le chercher ! Lorsque l'émotion est embarquée sur le bateau des mots, elle traverse tout. Chanter, écouter tous ces grands artistes fait un tel bien à l'âme que ça devrait être remboursé par la Sécurité sociale ! Dans ces spectacles, ce que j'aime c'est jouer ce que je chante, les mots apportent l'émotion, les notes sont leur habit.

Conclusion de l'auteur ?

J. P. :
Nathalie et Aurélien sont deux grands artistes. Aujourd'hui, la chanson française est reconnue comme un art majeur et nous devons mettre en valeur ce patrimoine. On voit beaucoup de scolaires à nos spectacles, l'Éducation nationale a vraiment son rôle à jouer. Quant à nous, notre idée est de faire une collection, nous avons d'autres biographies musicales en vue. Notre trio ne va pas s'arrêter là !
Paru le 09/05/2011

(20 notes)
BREL, DE BRUXELLES AUX MARQUISES
GYMNASE MARIE- BELL - Petit
Du vendredi 28 janvier au samedi 4 juin 2011

CHANSONS. L’histoire, Bruxelles, la ville de Brel… Une employée stagiaire venue de la campagne (Nathalie Lhermitte) découvre la vie et les chansons du «Grand Jacques» à travers la passion secrète que voue son directeur (Jacques Pessis) au chanteur belge. Un collègue archiviste (Aurélien Noël) est également ...

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